•  

    Après nous être intéressé à la question de la socialisation, en tentant d'approcher une définition du concept, il semble logique d'orienter l'attention vers ce qu'on appelle depuis Durkheim les instances d'intégration, ces "agents de socialisation" que constituent entre autres l'école, le travail, la famille, la religion, les groupes de pairs, etc. Mais avant de se pencher plus précisément sur les grandes évolutions qui ont touché ces diférentes sphères d'intégration sociale depuis l'époque moderne, il convient de résumer brièvement celles-ci afin de comprendre la crise du lien social que semblent connaître nos sociétés contemporaines. D'ailleurs, peut-on réellement parler de crise (ce qui sous-entend qu'il y ait eu un âge d'or)? Le mode de solidarité organique sur lequel se sont fondés les sociétés modernes est-il en train de s'affaiblir, voire de disparaître?

    Introduction


    La cohésion sociale est-elle menacée ? La remise en cause de la légitimité de certaines institutions entraînent une baisse de la conscience collective, une moindre adhésion à des valeurs communes (exemples : famille, Eglise, syndicats). Les individus sont moins maintenus ensemble autour de ces repères institutionnels aujourd'hui remis en cause.
    On a vu que la socialisation était une étape essentielle de la construction identitaire de l'individu social mais elle est aussi garante de l'être-ensemble par l'apprentissage de règles et de valeur communes. Le lien social est donc une force à deux volets :
    -         l'édification d'une identité sociale et individuelle (distinction)
    -         l'apprentissage des normes collectives, des valeurs du groupe (conformisme)
    Ces deux faces complémentaires de la socialisation s'effectue tout au long de la vie et passent par des instances de socialisation : On en relève plusieurs d'essentielles :
    - la famille - l'école - le travail ( les syndicats) - dans une moindre mesure aujourd'hui, malgré un regain depuis quelques années (ré-enchantement du monde) : la religion


    I - La famille 


    A - Constatations : la famille se transforme


     Ce sont les formes traditionnelles de la famille qui sont remises en cause aujourd'hui. Des formes nouvelles apparaissent : la famille n'est plus un modèle unique. Facteurs de cette évolution :
    ·        baisse de la fécondité
    ·        hausse du taux de divorce (39%)
    ·        nombre de mariages
    ·        hausse du nombre de familles mono-parentales
    ·        hausse du nombre de familles recomposées
    ·        développement de l'union libre
    ·        hausse du célibat
    ·        hausse du nombre de couples homosexuels (avec ou sans enfants)
    ·        hausse des naissances hors-mariage (40%)
    On peut aujourd'hui parler d'éclatement du modèle unique de la famille même si la famille nucléaire reste encore le modèle le plus répandu.
     

    B - Les causes de cette évolution


    ·        hausse du taux d'activité des femmes : 80% des femmes entre 25 et 49 ans travaillent.
    ·        importance du statut professionnel, du choix de la carrière (conséquences sur le divorce et l'indice de fécondité), hausse de la durée des études.
    ·        émancipation des femmes et évolutions des mentalités. Les rôles masculins et féminins évoluent et se rapprochent. L'homme n'est plus le seul à assurer le financement de la famille.
    ·        urbanisation : anonymat plus important. La famille se transforme beaucoup plus : moindre importance du contrôle social informel.
    ·        individualisme
    ·        hédonisme
    ·        baisse de l'influence de la religion
    ·        planification des naissances
    ·        hausse de l'espérance de vie
    ·        âge du mariage plus tardif
    ·        développement du chômage et de la précarité
    ·        PACS


    C - La famille reste toujours un important agent de socialisation et demeure une source de solidarité


    La famille transmet des valeurs et des normes, produit un lien social et assure la cohésion sociale. Elle reste toujours présente dans la vie quotidienne même si elle connaît des changements et des formes multiples. Il existe toujours une solidarité familiale inter-générationnelle : aide en nature ou matérielle, support moral. La génération intermédiaire - les parents - est très sollicitée : importance du cocooning : plus de 50% des 20-24 ans vivent chez leurs parents. La famille permet l'identification de chacun grâce à ses références familiales.
    La solidarité familiale tend a s'accentuer aussi avec le chômage : la famille joue un rôle actif face à l'exclusion, c'est un refuge. Le lien familial peut être essentiel pour empêcher l'exclusion : malgré son éclatement, la famille retrouve ses vertus protectrices. Elle agit là où la protection sociale se révèle insuffisante. La famille est un facteur d'intégration sociale : elle protège contre les risques d'exclusion.


    Conclusion
    Plutôt que de parler de crise de l'institution familiale, il faudrait parler de mutations de la famille. Il existe un risque d'anomie temporaire : on peut parler de perte d'influence de la famille traditionnelle (mais cette influence était aussi une influence moins démocratique : les enfants avaient moins de choix) mais cela ne veut pas dire une rupture des liens entre les membres de la famille. On peut parler de l'épanouissement des familles recomposées. Aujourd'hui, les liens sont moins imposés - les rapports entre les individus sont marqués par le choix - et augmentent la liberté des individus. La fonction d'intégration sociale de la famille n'est pas remise en cause même si ce rôle d'intégration est différent et que son fonctionnement n'est plus le même. L'attachement des individus à l'institution familiale reste intact malgré un environnement social instable. La mutation des familles, l'éclatement du modèle unique, donne le sentiment que la famille est en crise, que les enfants sont en perte de repères. Mais cette impression doit être contrecarrée par la plus grande dimension démocratique que revêt l'institution familiale.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p> → Démocratie dans la relation homme/femme

    → Démocratie dans les relations parents/enfants

    Certes, comparativement à autrefois, la famille tient moins sous son joug ses enfants, mais à contrario, ces derniers disposent de davantage de liberté, multiplient les sphères sociales d'activités. Le gain en liberté s'accompagne toujours d'une perte en sécurité, au moins d'une certaine forme de sécurité plus subjective que fondée.

    II - La religion


     A - Quel était son rôle ?


    La religion (cf. latin religare : relier) peut relier les individus entre eux et contribuer à la cohésion sociale : elle crée des liens sociaux. Les mêmes normes et valeurs orientent le comportement des individus (soumission). Les croyances religieuses constituent un élément de la conscience collective : solidarité mécanique. La religion était au coeur de la vie collective et des existences individuelles. Tout événement local avait une dimension religieuse (ex : les pardons en Bretagne). Le curé était une personnalité majeure disposant d'un pouvoir et d'une légitimité charismatique importants (Weber).


    B - Evolution et constatations


    Le taux de pratique religieuse dépend de l'âge. Un français sur quatre affirme ne pas avoir d'appartenance religieuse. On assiste à une baisse des vocations et à une remise en cause des conduites prônées par le Pape. Le religion a perdu de sa puissance. Elle n'est plus pour l'essentiel une soruce de références des conduites à tenir en collectivité. Cependant, depuis quelques années, on constate son retour en force. Face à la perte du sens et l'avènement de la rationalisation du monde (Weber), les individus sont à nouveau en quête de sens à leur existence. La religion est plus polymorphique qu'autrefois, plus individualisée.


    C - La fonction de la religion aujourd'hui


    Même si le taux de pratique religieuse a baissé, la religion demeure un point d'attache historique et un héritage familial à transmettre : les identités mémoires. La religion est une référence identitaire dûe à une culture religieuse. Les 4 rites (ou 4 saisons de la vie) sont toujours importants : le baptême, la communion, le mariage, les obsèques. Ces rites marquent symboliquement les événements clés et tissent des liens entre les générations.

     On assiste aujourd'hui à la montée de croyances parallèles (voyance, astrologie, transmission de pensée...). Le catholicisme n'est plus globalisant mais en pièces détachées : on prend désormais ce qui nous convient. La religion n'est plus apte à prescrire des normes de conduite : les individus s'autonomisent. La religion, comme la famille, l'Etat se désinstitutionnalise pour s'individualiser. Décentralisation du modèle religieux et fragmentation multiple des croyances.

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>III - Le travail et l'intégration sociale


     Le travail est source de richesses pour Adam Smith. Le lien social est essentiellement marchand. Pour Marx, le travail est source d'aliénation. Pour Durkheim, le travail est le déterminant du lien social à cause de leur complémentarité. Pour Weber, le travail s'est développé comme une volonté de Dieu (protestantisme).


    A - La place du travail 


    Le capitalisme s'est accompagné d'une organisation de la société autour de la notion de travail. Notre société valorise le travail. C'est un moyen d'avoir le sentiment d'une utilité sociale (objectifs collectifs). Le travail est un moyen de se positionner socialement : il est vecteur d'identité et de statut social. C'est un moyen de posséder un revenu qui permettra d'assurer et de conserver son indépendance. Le travail permet aussi de consommer et assure un réseau de sociabilité (collègues, amis...).
    Par contre, l'absence de travail est dévalorisée socialement parce que l'absence de revenus condamne l'individu à être dépendant de la redistribution collective, ce qui induit une perte de liberté individuelle (position d'assisté) et du contrôle social. Le chômeur est stigmatisé.


    B - L'entreprise sélective


    Les entreprises sont de plus en plus sélectives : elles recherchent l'excellence et embauchent à un niveau plus élevé que par le passé. On devient vieux professionnellement de plus en plus tôt. La conséquence est le processus d'exclusion des non-qualifiés et des chômeurs de longue durée (pertes des repères professionnels et sociaux) : ils deviennent de moins en moins employables et de plus en plus exclus.


    C - Le travail intègre ceux qui sont déjà intégrés : les effets de la tertiarisation


    Le travail devient de plus en plus immatériel et relationnel. Les compétences sont de plus en plus sociales. La qualification sociale est aussi très importante aujourd'hui : le savoir-être importe plus que le savoir-faire. Cette compétence dépend de ce qui est vécu en dehors du travail : l'expérience familiale, la qualité de vie relationnelle, les associations, les activités culturelles et politiques.


    D - Les risques de fragilité


    Constatations
    ·        les actifs occupés peuvent présenter des signes de fragilité car le travail est de moins en moins à même de conférer un statut durable.
    ·        le travail perd de son efficacité en temps que facteur d'intégration sociale
    ·        flexibilité du travail : emplois précaires : pas d'intégration
    ·        mutations
    ·        perte de confiance
    ·        concurrence
    ·        peur du licenciement
    ·        individualisme


    Conséquences
    Tout cela détruit le collectif du travailleur et les préoccupations individuelles prédominent au détriment des intérêts communs. L'individualisme a gagné la sphère professionnelle.
    Conclusion : il devient difficile (utopique ?) aujourd'hui d'envisager une réelle solidarité.


    E - Le travail est-il le seul facteur d'intégration ? 


    Toute forme d'intégration sociale ne passe pas forcément par le travail. Beaucoup d'associations donnent aux individus la possibilité de s'intégrer, d'occuper une place sociale valorisée (associations d'étudiants, chômeurs, 3ème âge...).


    Conclusion
    La travail facilite certainement l'intégration sociale mais il génère de moins en moins de cohésion sociale à cause des mutations de l'appareil productif. Il existe aussi aujourd'hui un moindre sentiment de partager des intérêts communs. Le temps de travail baisse, les individus développent donc des activités en dehors de leur travail mais rien n'indique que l'on sorte de cette civilisation du travail. On peut donc parler de crise d'intégration par le travail.

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  • Après s'être intéressé aux modèles théoriques d'essence plus déterministes (Durkheim, Parsons, Bourdieu entre autres), nous allons désormais axés notre regard sur les modèles de socialisation dynamiques, qui mettent l'individu au coeur du processus socialisateur en lui rendant son rôle d'acteur de sa propre socialisation. l'avantage du modèle dynamique est qu'il colle mieux à la réalité de nos sociétés modernes, sociétés réflexives où l'individu est reconnu dans sa singularité et sa capacité à réflechir sur lui-même et le monde qui l'entoure. 

     

    B.   Les modèles dynamiques
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>
    Les modèles dynamiques mettent l'accent non plus sur la structure sociale en tant que source et moyen uniques de socialisation et d'intégration de l'individu, mais sur l'interaction qui résident au cœur de la vie sociale dans les rapports qu'entretiennent entre eux les individus.
    Au lieu de la structure (extérieure et coercitive), on considère les actions entre individus (libres et qui répondent à des logiques individuelles).
    <o:p> </o:p>Chaque individu dispose donc de « logiques d'action hétérogènes ». c'est-à-dire que pour une situation sociale donnée, chaque individu aura des possibilités d'agir multiples, et aura le choix d'agir à sa guise (même si une forme d'action domine toujours davantage dans nos sociétés : celle mise à jour par Weber→ action rationnelle-légale.
    <o:p> </o:p>Les trois types d'action sociale chez Weber :
    Il existe un mouvement massif vers le passage à un type de socialisation sociétaire. Socialisation sociétaire qui est basée sur des règles rationnelles, mais cependant il demeure encore des types de socialisation communautaires, moindre certes, mais toujours vivace.
    Rappel de la différence entre société/communauté
    -                           lien plus informel / lien fort
    -                           relation indirecte / relation directe
    -                           rationalité des actions / actions plus affectives
    -                           comportements et actions dictés par la loi/ comportements dictés par la tradition.
    -                           Individu : fonction et statut / individu : pris dans le groupe.
    <o:p> </o:p>Dans la société communautaire, l'action est davantage située sous le joug de la tradition, du groupe, de l'affectivité tandis que dans la société sociétaire, l'action sociale est située sous celui de la loi (légalité), plus individualiste et rationnelle.
    <o:p> </o:p>La société moderne est caractérisée par une socialisation de type sociétaire où l'action sociale est davantage engagée sous le signe de la rationalité mais pas uniquement. Il reste des îlots communautaires au sein même des lieux sociétaires :
    <o:p> </o:p>□ Ex de la classe :
    La classe est l'expression du lien sociétaire : groupe d'individus liés par un lien informel : les mêmes études. Pas de lien direct et de relation forte entre les membres de la classe dans un premier temps → actions rationnelles à finalité unique → avoir son BTS. De plus, des règles légales s'imposent → délégué, représentant de l'ensemble de la classe, conseils de classes, etc...
    Cependant, la classe peut devenir un lieu d'expression d'un lien communautaire : les individus se lient d'amitié, les relations sont plus affectives. Un lien plus direct s'établit entre les membres. La finalité peut rester la même mais d'autres se mettent en place : rencontrer des amies, faire la fête, etc.
    → Ces liens plus communautaires vont pouvoir influencer l'action sociale rationnelle. L'individu n'a pas une seule manière d'agir.
    <o:p> </o:p>La socialisation ne répond plus à une injonction (ordre) venue de l'extérieur, mais à des logiques d'actions de l'individu face à autrui ou à la société. Ici, on rend sa part de liberté à l'individu. 
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>I.                   L'approche psychosociale
    <o:p> </o:p>1. théorie de G. H. Mead (1863-1931)
    <o:p> </o:p>Dans L'esprit, le soi, la société (1933), il fait apparaître sa conception de la socialisation comme rencontre avec autrui.
    Fondateur de l'interactionnisme symbolique (ou interactionnisme). Pour lui, la réalité sociale est le produit des actions entre les individus (activités interagissantes).
    La socialisation est considérée comme la construction d'une identité sociale dans et par l'interaction ou la communication avec les autres (Simmel, Weber).
    Sa théorie met en avant ce qu'il appelle « l'agir communicationnel » à l'opposé de l' « agir instrumental » qui qualifie processus de socialisation jusqu'à maintenant.
    <o:p> </o:p>Agir instrumental : l'individu agit selon des règles, des codes institués de l'extérieur. Son comportement est instrumentalisé. C'est-à-dire utilisé de l'extérieur dans un but bien précis. (dans la socialisation, c'est l'idée que l'individu est le produit de la société qui lui dicte ses comportements de manière à l'intégrer correctement)
    <o:p> </o:p>Agir communicationnel : l'individu agit par la communication. Il faut prendre communication au sens large du terme : le geste, le regard, la rencontre, l'échange avec autrui. La communication nécessite la rencontre à l'autre, et l'adaptation à l'autre. La communication, c'est la base de l'interaction.
    L'acte élémentaire de la communication pour Mead, c'est le geste.
    Il distingue deux types de gestes :
    -                           le geste réflexe (courir quand on a peur, se protéger quand il pleut)
    -                           le geste symbolique (tendre la main pour saluer, incliner la tête, etc) : pour lui le geste symbolique correspond à ce qu'il appelle le langage.
    <o:p> </o:p>Ces gestes symboliques (= qui font lien et qui sont significatifs) sont compris des deux parties et font naître chez celui qui les accomplit les mêmes réactions que chez celui qui les reçoit. Cette réaction est identique pour tous les individus appartenant aux mêmes références socio-culturelles, groupe social ou société.
    <o:p> </o:p>Ces gestes symboliques sont multiples et récurrents (répétitifs). C'est de leur répétition que les choses se mettent en place petit à petit. C'est dans la rencontre renouvelée à l'autre que le processus de socialisation se met à jour (rejoint Simmel : société comme la somme des actions réciproques).
    <o:p> </o:p>Pour Mead, l'individu passe par trois étapes dans son processus de socialisation :
    socialisation par le jeu : processus mimétique. L'enfant s'identifie à des autruis significatifs (père, mère, maîtresse, frère...). Par le jeu, il réitère et intériorise les normes et les règles. (du moins celles qui lui sont référencées).
    Socialisation par identification à l'autrui généralisé : l'autrui généralisé, à l'opposé de l'autrui significatif, correspond au monde plus large du dehors. Le jeu de l'enfant va se structurer.
    Ex du foot : l'acquisition de la règle du non-droit de sortir du terrain avec le ballon va progressivement se faire, ou l'interdit de marquer avec la main.  L'enfant va faire dans cette phase l'acquisition des règles et des conduites du monde extérieur. Autrui devient l'organisation sociale.
    Cette identification à cet autrui généralisé est la phase centrale du processus de socialisation pour H. G. Mead défini comme construction du Soi (conformité aux règles imposées de l'extérieur par le football).
    Socialisation par la reconnaissance du Soi au sein du groupe : après avoir appris les règles, l'individu doit maintenant se montrer, se singulariser au sein du groupe. Il devient acteur de sa communauté d'appartenance. C'est la phase qui correspond au passage du Moi au Je, du simple membre conforme du groupe, à l'individu actif et singulier au sein de ce groupe.
    <o:p> </o:p>Exemple du football : conformité du Moi : membre de l'équipe, douche comme tous, entraînements comme tous, repas commun...
    Singularité/originalité du Je : je suis gardien de but, capitaine de l'équipe, je suis attaquant, le type sympa qui rigole tout le temps, etc... Chacun définit son propre rôle et sa propre individualité au sein du groupe.
    <o:p> </o:p>Pour Mead, c'est de cette action, de cette affirmation dernière que va dépendre le bon aboutissement de la socialisation de l'individu et la consolidation de son identité individuelle et sociale.
    Pour Mead, socialisation et individualisation vont de pair → ce qui permet d'expliquer l'intégration dans les sociétés modernes efficacement.
    <o:p> </o:p> Le Soi est donc le produit de la construction entre :
    → le moi :  révélateur de la conformité au groupe (normes, valeurs, etc).
    → le je : révélateur de l'identité individuelle, distincte du groupe
    Le Moi est du côté de la société, le Je du coté de l'action individuelle.
    <o:p> </o:p>Le Soi est donc tiraillé entre conformité et distinction. Il risque de se faire écartelé entre l'identité collective du Moi synonyme de conformité, de passivité, de discipline, et l'identité individuelle du Je, synonyme d'originalité, de créativité, de dynamisme mais aussi de risques et d'incertitudes. (exemple de la mode : la distinction, osée peut s'avérer risquée)
    <o:p> </o:p>La socialisation est vue ici comme la construction progressive de l'individu social (Soi) en tant que membre d'une communauté (conformité et originalité). Ce qui fait de l'individu un participant actif de la société qu'il contribue à produire, reproduire, et modifier par l'intermédiaire de cette socialisation communicationnelle (interactive).
    <o:p> </o:p>L'individu est acteur de sa socialisation et du dynamisme social → non pas un produit de la société, mais le producteur de celle-ci.
    <o:p> </o:p>En se socialisant, l'individu crée la société autant qu'il la reproduit. La socialisation se fait donc dans l'interaction avec autrui. La socialisation n'est pas seulement un processus de transmission/intériorisation des normes et des valeurs d'une culture donnée (Durkheim, Parsons, Bourdieu), mais elle devient un processus de construction de l'être social, de l'identité du moi dans l'interaction.
    <o:p> </o:p>• Où se situe alors le défaut de socialisation ? Le danger de la perte du lien social ?
    <o:p> </o:p>→ Chez Durkheim, dans l'absence de règles bien définies (l'anomie) par la structure sociale. Le défaut de socialisation/d'intégration provient encore de l'extérieur, quelque soit sa forme (excès ou manque d'intégration/régulation)
    <o:p> </o:p>→ Dans la conception interactionniste, le danger de la perte de lien social provient du trop grand décalage qui peut exister entre les impératifs du Moi et les « intérêts démonstratifs » du Je. L'individu se construit dans un mouvement de balancier incessant entre la conformité au groupe, aux règles et sa propre personnalité, créativité. Le moi veut se conformer, tandis que le Je veut se singulariser, se montrer. Décalage trop grand→ rupture.
    <o:p> </o:p>Ex : le refus de toute hiérarchie pour le je → non-conformisme aux règles de hiérarchie sociale      → échec dans le monde du travail/école
                      → possibilité de réussite dans des activités artistiques, expression de l'égotisme du je.
    <o:p> </o:p>A l'inverse, si le « je » ne s'identifie pas, danger aussi d'un manque d'intégration par défaut. L'individu n'est qu'un parmi la foule des autres → sentiment de non existence → rejoint Durkheim mais l'explication n'est pas à rechercher dans la structure sociale mais dans la non-action de l'individu au sein du groupe.
    <o:p> </o:p>Si les intérêts démonstratifs du Je prennent le dessus sur le conformisme du Moi ou l'inverse, le Soi se construira de manière déséquilibré, ce qui engendrera des problèmes dans l'interaction, donc dans la communication, donc dans la socialisation.
    Ici, le défaut d'intégration/socialisation est le fait d'un décalage entre conformisme et originalité, il est le produit de la construction sociale de l'individu. 
    <o:p> </o:p>2. Modèle de Piaget (cf cours psycho)
    <o:p> </o:p>Le développement et la socialisation de l'individu sont conçus comme un processus actif d'adaptation discontinue à des formes mentales et sociales toujours plus complexes.
    Cette adaptation suit deux mouvements complémentaires :
    L'assimilation qui consiste à « incorporer les choses et les personnes extérieures » aux structures déjà présentes. C'est un mouvement qui va de l'extérieur vers l'intérieur.
    □ Ex de la succion : le monde est une réalité à sucer → incorporation du monde extérieur par la mise en bouche. Par la suite l'enfant s'arrêtera de sucer certaines choses.
    <o:p> </o:p>L'accommodation qui consiste à « réajuster les structures en fonction des transformations extérieures ». C'est un mouvement qui part de l'individu et qui va vers l'extérieur.
    □ Ex de la succion : si on lui dit qu'un objet est sale « c'est caca » → arrêt de la succion par accommodation aux données extérieures.
    <o:p> </o:p>On a donc une conception dynamique de la socialisation par processus d'assimilation/accomodation.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>On est dans une approche en terme de déstructuration/restructuration permanente. Edgar Morin parlerait de processus d'organisation/désorganisation/réorganisation du monde et ce faisant de l'identité.
    Entre chaque équilibrage successif (6 pour Piaget je crois), il y a crise, donc dynamisme et de nouvelles formes de transaction (assimilation/accommodation) se mettent en place, qui débouchent sur un nouvel équilibrage entre l'individu et son milieu environnemental.
    <o:p> </o:p>Sur le plan de la théorie psychologique :
    L'assimilation consiste à rendre l'environnement favorable aux désirs du sujet → principe de plaisir freudien (l'enfant veut tout mettre à sa bouche)
    L'accommodation consiste en une modification du sujet pour répondre aux pressions de l'environnement → principe de réalité freudien. (l'enfant s'interdit certaines choses)
    <o:p> </o:p>La socialisation est donc un processus permanent et évolutif de construction du sujet (identitaire) en interaction avec son environnement extérieur.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>II.                Le concept de socialisation primaire/secondaire
    <o:p> </o:p>En 1966, Peter Berger et Thomas Luckmann publient La Construction sociale de la réalité, ouvrage qui prolonge en partie les idées de Mead sur la socialisation, mais en ajoutant une distinction importante entre socialisation primaire et socialisation secondaire (distinction aujourd'hui acquise).
    <o:p> </o:p>1.      la socialisation primaire
    <o:p> </o:p>Elle correspond à l'incorporation d'un savoir de base avec l'apprentissage du langage qui constitue ce qu'ils appellent :
    -                           « la possession subjective d'un moi et d'un monde » 
    -                           la consolidation des rôles sociaux
    Cette socialisation primaire se joue essentiellement dans la famille et à l'école dans la petite enfance. Elle va donc favoriser des différences de socialisation en fonction des types de famille que l'école essaie d'équilibrer par l'apprentissage de savoirs et de comportements communs à tous.
    Cette socialisation primaire (famille/école) est basée sur la transmission/incorporation des savoirs de base et repose sur deux étapes :
    → la relation famille/école
    → la relation enfant/adulte en charge de leur socialisation
    <o:p> </o:p>Socialisation primaire : dans la relation à autrui inégalitaire puisque autrui gouverne aux comportements. La socialisation primaire est la socialisation des enfants, et elle est fortement basée sur l'affectif, sur l'émotion. → D'où l'importance du lien familial. Essentiellement une transmission/intériorisation.
    <o:p> </o:p>
    1. la socialisation secondaire.
    <o:p> </o:p>Cette socialisation n'est pas la reproduction de la première, elle en est sa continuation. (elle la prolonge mais ne la reproduit pas forcément).  La socialisation secondaire est définie comme « intériorisation de sous-mondes sociaux spécialisés ».  Qu'est-ce que ça veut dire ?
    Elle correspond aux passages de l'individu dans différentes sphères sociales et institutionnelles (travail, asso, club, univers religieux, etc) dans lesquelles il va intérioriser les règles propres à chacun de ses groupes.
    Les individus vont développer de nouveau savoirs spécifiques à leurs sphères sociales d'activité.
    <o:p> </o:p>Deux possibilités :
    Soient ces savoirs prolongent tranquillement le contenu des savoirs acquis pendant la phase de socialisation primaire, soient ils rompent radicalement avec ceux-là.
    <o:p> </o:p>Exemple :
    L'enfant s'aperçoit en grandissant que les savoirs de son univers d'appartenance sont ceux des non-éduqués, des classes sociales inférieures. Lui-même se rend compte qu'il n'est plus du tout dans ce « moule ».
    Les savoirs que l'enfant a intériorisés dans sa famille, dans son monde d'appartenance diffèrent radicalement de ceux qu'il a maintenant.
    <o:p> </o:p>Pour les auteurs, ce remaniement des savoirs passe par ce qu'ils appellent des « chocs biographiques ». Ces chocs biographiques vont permettre de « désintégrer la réalité massive intériorisée au cours de la prime enfance ». Ce sont des processus de changement de monde. Ils correspondent à une logique de déstructuration/restructuration du monde et de l'identité.
    <o:p> </o:p>Pour réussir cette transformation, cette déstructuration/restructuration, un ensemble de conditions sont nécessaires :
    prise de distance des rôles → disjonction (séparation) entre identité réelle et virtuelle
    fort engagement personnel afin d'assurer une identité forte au prochain rôle visé
    un processus institutionnel d'initiation pour aider à la transformation du monde de l'individu.
    l'action d'un appareil de conversation afin de modifier et de reconstruire la réalité subjective
    l'existence d'une structure de plausibilité, c'est-à-dire une institution médiatrice permettant le passage de l'identité passée à l'identité future, avec conservation de l'identité passée.
    <o:p> </o:p>Ces conditions sont d'autant plus difficiles à remplir que la disjonction entre identité issue de la socialisation primaire diffère de celle issue de la socialisation secondaire. Plus les « autruis significatifs » sont différents, plus le remaniement des savoirs est difficile à réaliser.
    <o:p> </o:p>□ Exemple de cas d'altération radicale de l'identité :
    -                           la conversion religieuse : monastique, fanatique, sectaire
    -                           l'endoctrinement politique : idées radicales, révolutionnaires, xénophobes
    On a les 5 conditions précédentes :
    → prise de distance des rôles : « avant je pensais que... maintenant je pense que... »
    → fort engagement perso : identification au groupe, partage des idées, voix forte.
    → processus d'initiation : la sphère sociale l'accueille et l'accepte : elle l'initie aux savoirs et aux règles propres à son domaine.
    → l'action d'un appareil de conversation : échanges d'idées, débats, lignes de conduites à suivre toujours répétée et intériorisée par les individus. Par la récurrence des propos, un endoctrinement moral et psychique s'établit modifiant la réalité du sujet.
    → la structure de plausibilité : on légitime la nouvelle identité → « non avant tu n'avais pas tort, tu n'étais pas stupide, tu étais ignorant c'est tout ...»
    <o:p> </o:p>Pour les auteurs, si socialisation primaire et secondaire peuvent différer (changement social /reproduction sociale), elles sont néanmoins dépendantes l'une de l'autre. La socialisation secondaire n'efface jamais totalement l'identité construite pendant la première.
    La socialisation primaire correspond aux savoirs de base → construction de l'identité générale. (Moi)
    La socialisation secondaire correspond aux savoirs spécialisés → construction des identités spécialisées. (Je)
    <o:p> </o:p>Aparte : Comme chez Mead, la question de l'articulation entre identité générale/moi (identité sociale) et l'identité spécialisée/Je (identité professionnelle, politique, etc) n'est pas résolue.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>Les avantages de la théorie de Berger/Luckmann :
     la socialisation ne s'arrête pas à la sortie de l'enfance. Le concept de socialisation secondaire est là pour montrer qu'elle se poursuit à l'âge adulte et tout au long de sa vie. La socialisation n'est jamais totalement achevée. Elle n'est « ni totale ni terminée », mais se poursuit tout au long du parcours de vie. L'identité des individus n'est donc pas figée à la sortie de l'enfance mais continue d'évoluer en fonction des différentes sphères sociales d'appartenance.
    → elle permet d'aborder et de comprendre le changement social au travers de ce concept de socialisation secondaire. Le changement social est inséparable de la transformation des identités.
    <o:p> </o:p>Question : Avec cette théorie où se situe le problème de la perte du lien social ? Le défaut  de socialisation ?
    <o:p> </o:p>Chose importante : si la théorie permet d'expliquer le changement social, il faut savoir que la reproduction sociale reste la règle dans la société (homologie). Cependant, il peut arriver parfois que le décalage entre primaire et secondaire amène soit :
    -                           conversion de l'identité → changement social, pas de rupture du lien social.
    -                           Crise durable → perte du lien social
    <o:p> </o:p>C'est ce que les auteurs appellent « l'alternation manquée ». Cette alternation manquée peut conduire à une crise durable. Elle correspond aux situations où la socialisation primaire devient problématique dans la poursuite de sa construction identitaire. L'identification aux autruis significatifs (parents, groupe d'appartenance) perd de sa force, voire devient inexistante. Il se crée alors ce qu'ils appellent un « marché des mondes disponibles ».
    La socialisation secondaire n'est pas difficile parce que la primaire est manquée, mais parce qu'elle est en décalage énorme avec la réalité sociale du monde extérieur. Les individus doivent modifier leur identité générale (première), afin de la rendre compatible avec l'identité spécialisée (secondaire).
    <o:p> </o:p>Exemple
    Un jeune maghrébin né en France (3ème G).
    Socialisation primaire : savoir de base incorporés par la structure familiale : respect de l'autorité du père, de la tradition, travail difficile pour peu d'argent, etc, rôle de la femme, etc.
    L'individu vit et se construit dans le seul monde existant et concevable à ses yeux. Il va intérioriser les modèles de conduites typiques à son groupe d'appartenance.
    Dans cet univers social et culturel :
    -                     domination patriarcale
    -                     solidarité familiale
    -                     méconnaissance de l'Islam
    Adolescence/monde du travail : face à des univers spécialisés
    Socialisation secondaire : la rupture peut être totale. Les nouveaux savoirs diffèrent totalement de ceux des parents (autorité de la femme=homme ; modernité/tradition ; impression de réussite et d'argent facile/difficulté du travail pour peu, société laïque, etc) Il y a perte des repères identitaires entre l'appartenance d'origine et l'appartenance culturelle.→ disjonction identité réelle/virtuelle
    → possibilité de la perte des repères si pas de structures d'accompagnement et de légitimation (processus institutionnel d'initiation/appareil de conversation/structure de plausibilité) de ces nouveaux savoirs sans renier les anciens.
    → risque de rupture du lien social
    → restauration possible par des instances puissantes de légitimation (religieuse/politique) souvent de types communautaires (liens forts et durables).
    <o:p> </o:p>Il existe aussi un autre type de rupture possible du lien social : lorsque la socialisation primaire n'a pas réussie à structurer une identité sociale stable, la socialisation secondaire n'y parviendra pas → la déstructuration de l'identité acquise lors de la socialisation primaire est quasiment irrécupérable, donc définitive. L'individu est déstructuré de manière durable. Cela s'applique  par une logique de l'exclusion de l'espace social :
    → soit asile de fous
    → soit la prison
    → soit la rue
    <o:p> </o:p>Cette perte de lien social est liée ici à une quasi-absence de socialisation ou une socialisation hors des normes véhiculées par la société. L'incorporation des savoirs de base n'a pas été effectuée correctement → sanction sociale.
    <o:p> </o:p>□ Ex des SDF : dans quasiment tous les cas, il y a une déstructuration liée à des repères familiaux instables (violences, indifférence, peu d'affectivité, etc)
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>3. Conclusion 
    <o:p> </o:p>Cette théorie relève donc quatre grands modèles de socialisation :
    Deux modèles d'intégration réussie
    la reproduction sociale ou le prolongement de la socialisation primaire : c'est la plus courante  (intégration linéaire)
    la conversion : modification entre identité générale et identité spécialisée. Moi et Je se complète efficacement. (intégration verticale)
    Deux modèles de rupture du lien social :
    la crisique liée à l' « alternation manquée » : décalage trop important entre identité issue de la socialisation primaire et identités spécialisées. Perte des repères identitaires et risque de rupture. (désinsertion sociale)
    l'exclusion liée à la non-structuration identitaire lors de la socialisation primaire qui entraîne une déstructuration durable de l'identité. Risque d'exclusion de l'espace social.
    <o:p> </o:p>Théorie dynamique de la socialisation car elle prend en compte et explique le changement social.
    Comme pour Mead (sur lequel elle s'inspire beaucoup), elle est une théorie de la socialisation en tant que construction sociale de la réalité par l'individu. La socialisation est entendue comme un processus de construction de l'identité sociale et individuelle, non la simple transmission/intériorisation de savoirs.
    <o:p> </o:p><o:p> Conclusion générale </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>Que l'on considère la socialisation comme un processus de transmission/intériorisation des manières d'être, de penser et d'agir d'une culture donnée (fonctionnaliste, culturaliste) ou comme un processus de construction de l'identité sociale et individuelle, on se place dans des cas de figures différents et donc dans des conceptions de l'intégration, de l'exclusion, et de la déviance différentes.
    <o:p> </o:p>• Pour les uns, l'intégration est régulée de l'extérieur, elle est un fait social qui s'impose aux individus. L'intégration se fait correctement si la cohésion sociale fonctionne. La cohésion sociale, c'est l'ensemble des forces qui maintiennent les individus liés les uns aux autres.
    Pour Durkheim, c'est la solidarité organique dans les sociétés modernes.
    Pour Parsons, c'est les quatre impératifs fonctionnels de la société (système LIGA)
    <o:p> </o:p>Cette cohésion sociale trouve son origine dans la capacité de la société elle-même à réguler les comportements. Elle passe pour l'essentiel par les dépendances hiérarchiques (famille, école, Etat, travail, groupe religieux) et par le contrôle social.
    <o:p> </o:p>L'absence ou le défaut de socialisation, responsable de l'anomie (Durkheim) est le fait d'une absence de règles bien définies, un manque de régulation des institutions sociales (familles, Etat, etc.) La déviance est donc le résultat d'une contrainte extérieure qui ne pèse pas assez sur les individus ou à l'inverse qui peut peser trop. Mais elle n'est pas de leur fait.
    <o:p> </o:p>→ Réponse possible : en accentuant la répression, donc le contrôle social, on fait diminuer les conduites déviantes. Le contrôle social est à la base des comportements normés et légitimes, La répression apparaît alors comme un moyen efficace d'éviter la déviance.
    De même, en augmentant la cohésion sociale, on diminue l'exclusion.
    <o:p> </o:p>• A l'inverse, les conceptions plus dynamiques de la socialisation qui rendent son importance à l'individu et à sa capacité à jouer des règles et des contraintes pour se construire son identité, n'ont pas non plus la même vision de l'intégration, de l'exclusion et de la déviance.
    <o:p> </o:p>Dans ces conceptions, une mauvaise intégration est considérée non plus comme une absence de régulation sociale suffisante, mais comme le décalage qu'il peut exister entre l'identité première acquise et l'identité construite par confrontation au monde. (exemple des français d'origine étrangère)
    D'un côté le Moi (conformisme aux règles, au groupe d'appartenance) de l'autre le « je », expression de l'individualité, de la créativité du sujet ou plus largement expression de l'identité nouvelle. C'est donc dans le processus même de construction de la réalité sociale et de son identité que l'individu se retrouve bloqué, bancal.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>→ Réponses possible : l'accentuation de la répression n'a plus le même statut. Elle est une réponse qui se situe au bout de la chaîne. La répression n'est plus un moyen d'éviter les conduites déviantes, c'est juste un moyen de la stopper à l'arrivée.
    C'est sur l'éducation, l'accompagnement, l'interaction plus grande entre l'individu et la structure sociale que la déviance diminuera. La répression n'arrive qu'à la fin. La médiation permettra d'éviter la déviance. Conception plus dynamique, qui met l'accent à la fois sur les insuffisances de la société et sur le travail à produire des individus.
    <o:p> </o:p>La socialisation peut donc se définir comme le processus dynamique de construction de l'identité sociale et individuelle.
    <o:p> </o:p>-                     processus parce qu'elle dure tout au long de sa vie
    -                     dynamique parce que le processus peut évoluer positivement ou négativement, mais il n'est jamais statique.
    -                     construction parce qu'elle n'est pas innée ni acquise définitivement, mais peut évoluer, se transformer au contact des sphères sociales et parce qu'elle est l'œuvre aussi bien de la société que de l'individu
    -                     identité individuelle et sociale  parce que la socialisation va permettre à l'individu de se définir en tant qu'être social et être singulier à la fois. C'est l'individu lui-même qui participe à la construction de son identité dans la confrontation aux règles, aux valeurs de son groupe d'appartenance et des différents groupes sociaux auxquels il se réfère.

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  • Le concept de socialisation

     
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p>Introduction

    A la base de ce concept, il y a l'idée que l'individu est un être socialisé, c'est-à-dire que son action s'engage dans un contexte social, culturel et historique particulier. L'individu est alors le produit de la société et il est important de distinguer chaque individu selon des déterminants (homme/femme ; jeunes/vieux ; riches/pauvres, etc.).

    <o:p> </o:p>

    Risques de cette conception :

    Surestimer le poids du social et des contraintes extérieures qui pèsent sur l'individu et sur ce qui le caractérise et le fait agir.

    Réduire l'individu à ses fonctions sociales (fonctionnalisme) ; à une culture donnée (culturalisme) ; à un simple produit social (holisme).

    <o:p> </o:p>Toute la difficulté de ce modèle de définition de l'individu qui attache un poids important à la socialisation est de laisser suffisamment de marge de manoeuvre aux individus par rapport aux structures sociales pour pouvoir inventer, transformer, créer de nouvelles règles, comportements, etc.
    <o:p> </o:p>

    On distingue deux grands modèles de socialisation :

    les modèles déterministes ou coercitifs
    les modèles interactifs ou dynamiques


    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>A.   Les modèles déterministes
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>I.                   La socialisation chez E. Durkheim
    <o:p> </o:p>

    Durkheim opère une distinction et une complémentarité au sein du processus de socialisation  entre processus d'intégration sociale et processus de régulation sociale.

    <o:p> </o:p>1. L'intégration sociale
    <o:p> </o:p>

    « Quand la société est fortement intégrée, elle tient les individus sous sa dépendance, considère qu'ils sont à son service, et, par conséquent, ne leur permet pas de disposer d'eux-mêmes à leur fantaisie. » (Le suicide, p. 23)

    Cette vision assez réductrice de l'intégration vue comme appropriation des individus par la société, exclusivement tournée sous la tutelle de l'instance sociale, nécessite, pour que les individus l'acceptent, de disposer d'une vision positive de leur part. Cette positivité de l'intégration est le fait que les individus peuvent partager des énergies, des forces, des idées communes, et ainsi s'entraider mutuellement, à défaut de se perdre individuellement.

    Ainsi nous dit Durkheim, « dans une société cohérente et vivace, il y a de tous à chacun et de chacun à tous un continuel échange d'idées et de sentiments et une mutuelle assistance morale, qui fait que l'individu, au lieu d'être réduit à ses seules forces, participe à l'énergie collective et vient y réconforter la sienne quand elle est à bout. » (Ibid, p. 224)

    <o:p> </o:p>

    L'intégration sociale telle qu'il la définit est donc le fait d'un groupe social, d'un ensemble social :

    -              qui possède une conscience commune, qui partage les mêmes sentiments, croyances, pratiques. (ex de la société religieuse)

    -              dont les membres sont en interaction ( ex de la société domestique)

    -              dont les membres se sentent voués à des idéaux et à des buts communs (ex de la société politique).

    <o:p> </o:p>Problème : comment survit l'intégration si la conscience commune s'effrite, si l'énergie collective n'est plus le fait de tous mais d'une minorité ? → le cas de la désinstitutionnalisation actuelle.
    <o:p> </o:p>2. la régulation sociale
    <o:p> </o:p>

    Elle tourne autour de trois éléments essentiels également même si elle est beaucoup moins clairement définie chez Durkheim. Ces trois éléments vont permettre de doter la société d'un rôle de modération. La régulation sociale a pour fonction de modérer les comportements individuels :

    -              en situant les interactions sous le joug d'une hiérarchie sociale

    -              en modérant les passions

    -              et surtout en conférant justice et légitimité à l'ordre social

    <o:p> </o:p>

    « Parce que cette réglementation [régulation sociale] est destinée à contenir les passions individuelles, il faut qu'elle émane d'un pouvoir qui domine les individus ; mais il faut également que ce pouvoir soit obéi par respect et non par crainte. » (Ibid, p. 279)

    <o:p> </o:p> Durkheim est un démocrate, contre tout despotisme qui impose le pouvoir et la légitimité par la peur. Cela ne peut pas durer. (Weber reprendra plus en détail cette idée de légitimité du pouvoir)
    <o:p> </o:p>

    La régulation sociale permet de maintenir et de contenir les aspirations individuelles, les passions et les appétits infinis de l'homme. Elle permet de passer de l'infini des passions humaines (toujours socialement déterminées car sont le résultat de la solidarité organique) au monde clos et hiérarchisé des passions sociales. Pour ce faire, elle use d'un mode de domination plus impersonnel.

    Esprit collectif en lieu et place de l'esprit individuel (sublimation/transfert des passions)

    • Ex : transformation de la volonté de puissance (pulsion de vie et de mort) en volonté de réussite et de reconnaissance sociale.

    <o:p> </o:p>

    A ce stade, on peut donc dire que la socialisation chez Durkheim est un processus d'intégration doublé d'un processus de régulation sociale à trois niveaux d'intervention, ces niveaux étant eux-mêmes déduits de la construction de l'objet social qui se découpe en trois fractions :

      - les faits de structure ou morphologie sociale (le substrat de la vie sociale : division travail, famille, groupe religieux...)

      - les faits physiologiques ou façons de faire (modalités d'actions)

      - les représentations des individus (qui dépendent elles-mêmes des valeurs, normes, idées)

    <o:p> </o:p>

    Pour résumer la socialisation selon Durkheim, on peut représenter le tableau ci-dessous :

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>

    Niveau d'intervention

    Processus de socialisation

    INTEGRATION
    REGULATION
    Morphologie sociale

    Interaction des agents

    Hiérarchie sociale

    Physiologie sociale

    Uniformisation des passions

    Modération des passions

    Représentations agents

    Buts communs

    Justice et légitimité de la hiérarchie

    <o:p> </o:p>

    La socialisation c'est la capacité qu'à la société d'intégrer ses membres à des buts communs en les mettant en interaction à laquelle s'ajoute une capacité de régulation qui vise à justifier cette intégration autour de buts et de désirs communs. Sans régulation (qui légitime et encadre l'intégration), l'intégration pâtirait d'une absence de légitimité et les passions personnelles supplanteraient les passions sociales modérées.

    <o:p> </o:p>

    • Exemple des pillages aux USA après Kristina : période de troubles sociaux, de dérèglement du système social → pillages, viols, etc. Les instincts individuels ne sont plus menacés par la collectivité, par la régulation.

    <o:p> </o:p>Question :

    On peut se poser la question de savoir si ce n'est pas le cas aujourd'hui. Avec la désinstitutionnalisation de la société, c'est l'ensemble du processus de régulation qui est remis en cause. Celui-ci perd de sa pertinence. L'idéal des buts communs s'effrite ; l'uniformisation des passions également.

    • perte de la légitimité institutionnelle/bureaucratique de la hiérarchie.

    • retour en force des passions, recherche du sens (réenchantement du monde). Passion éclatée : chacun va chercher sa propre vérité, plus d'uniformité de la passion mais un retour du paganisme.

    <o:p> </o:p>

    La société est un lieu où un idéal va se créer au travers des buts communs et du principe de justice, où se joue du symbolique dont les représentations des individus vont se nourrir afin d'uniformiser et de modérer leur passion au travers de leur multiples interactions sociales.

    La société constitue ainsi une agrégation d'individus liés par des interactions structurées autour de principes hiérarchiques établis qui vont prendre des formes sociales spécifiques (Police, Ecole, Syndicat...) pour la défense d'intérêts communs. Mais si ces institutions sont remises en cause, c'est tout le système qui chancelle.

    <o:p> </o:p>3. Les déficiences du processus de socialisation
    <o:p> </o:p>

    Parfois, la socialisation ne se passe pas correctement. Deux raisons majeures à cela, qui prennent des formes différenciées selon le type de processus qu'elles affectent et les niveaux de ces processus qui sont soit :

    -                     l'excès (trop forte intégration ou régulation)

    -                     le manque (trop faible intégration ou régulation)

    Ainsi, on peut encore une fois dresser un tableau des typologies de déficiences qui correspondent aux différents types de suicides que Durkheim mettra à jour dans son ouvrage.

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>

    Formes du processus

    de socialisation

    Déficience du processus

    excès

    défaut

    Régulation sociale

    fatalisme
    anomie

    Intégration sociale

    altruisme
    égoïsme
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>

     

     

     

     

                    Anomie pour Durkheim : défaut de règles sociales. Les organes manquent de liaison entre eux. Rupture de la chaîne. A mis à jour ce processus dans De la division du travail social (1893), en parlant du passage à la solidarité organique et à la nécessité pour que le lien se maintienne d'établir des règles et des structures définies pour que la liaison entre les différentes sphères, les différentes spécialisations s'opèrent. L'anomie c'est le manque de lien social (règles et intégration) entre ses membres.

    <o:p> </o:p>

    • Exemple du salariat/artisanat : l'individu perd le sens de ce qu'il fait. Il n'est plus le concepteur et le vendeur de son produit. Il n'est qu'un maillon dans la chaîne de production de l'objet. Risque de manque de liaison : il faut une régulation bien orchestrée.

    <o:p> </o:p>

    Dans l'état d'anomie, l'individu souffre :

    -                     d'un défaut de contiguïté

    -                     d'un « mal de l'infini » (Le suicide, p. 304)

    Les deux sont liés : rupture des liens de la chaîne, l'individu se retrouve perdu, devant une multitude de choix offerts.

    Face à cette multitude de choix, il est en proie au doute, à l'incertitude. Le manque de régulation (règles) va conduire l'individu à ne pas savoir comment agir : Doute existentiel.

    En gagnant la liberté, l'homme perd en sécurité (théorie platonicienne des Idées et du sensible).

    <o:p> </o:p>          l'égoïsme : l'intégration sociale faisant défaut, l'individu va jouer pour lui. Il va définir lui-même ses propres règles, ses propres modalités d'action en dehors du cadre normalisé d'intégration. Cela peut conduire aux conduites déviantes (étudiées par le courant de l'Ecole de Chicago et l'interactionnisme), délinquantes. L'individu n'est plus pris en charge par la collectivité, il se retourne contre elle en la maltraitant à son tour. L'anomie sera reprise par R. K. Merton dans ce sens dans les années 30. Or, ce n'est pas le sens premier du terme qu'en avait donné Durkheim. Pour Merton, l'anomie, c'est l'absence de moyens mis à la disposition des individus pour agir selon des fins légitimes. (Ex : gagner de l'argent dans nos sociétés capitalistes. Le monde du travail leur étant difficilement accessible, mis en place d'un réseau d'économie parallèle ou souterraine, hors du cadre de la légalité). On n'est pas dans l'absence de régulation, mais dans l'absence d'intégration.
    → L'anomie est aussi le décalage qui peut exister entre les règles, normes apprises et intériorisée par l'individu au sein de son groupe d'appartenance et celles légitimes de la société. Dans ce cas, décalage et risque de déviance.
    L'individu se sent rejeté du système social : conduites marginales, déviantes, destructrices qui peuvent amener au suicide égoïste.
    <o:p> </o:p>          l'altruisme : cette fois nous sommes dans l'excès d'intégration. L'individu est totalement pris dans le collectif, à tel point qu'il ne se sent plus exister en tant qu'individualité mais simplement comme membre du groupe (exemple des corporations fermées : militaires, policiers, etc. On peut aussi regarder les groupes punks, de fans, comme des petites collectivités ou le groupe prime sur l'individu).
    Dans ces situations, l'individu n'est pas considéré comme être singulier mais avant tout comme membre du tout. Perte du sentiment d'existence, d'importance, de singularité. Il se fond dans la masse. Stratégies mises en place pour s'en défaire (ex des fans) mais difficulté au regard de l'extérieur. Ses conduites ne sont pas nécessairement réglées et confinées mais il est pris dans le collectif.
    sentiment d'inexistence, de non-importance qui peut conduire au suicide. C'est le cas des suicides chez les militaires entre autres.
    <o:p> </o:p>D'où l'importance de la distanciation dans la socialisation. Pas seulement l'intériorisation mais aussi la construction de l'identité.
    <o:p> </o:p>          le fatalisme : ici, c'est l'excès de régulation qui conduit l'individu à un défaut de socialisation. Voyant sa vie totalement réglée de l'extérieur sans pouvoir intervenir sur ses choix, ses positions, ses motivations, il va se sentir impuissant. Au contraire du manque de régulation qui peut aussi conduire à l'impuissance, au doute, mais par excès de possibilités, ici c'est le manque d'ouverture qui va conduire l'individu à des conduites anormales, voire dépressives.
    trop de règles et sentiment d'impuissance sur sa vie gérée, contrainte, trop sécurisée. C'est le cas des institutions totales (Goffman) ou des régimes dictatoriaux (liberté de pensée, de parole restreinte). Absences de liberté.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>Conclusion
    <o:p> </o:p>On voit bien que chez Durkheim, la société prime sur l'individu. Il a peu de place pour manœuvrer. La socialisation est davantage considérée comme une éducation méthodique des règles et des codes institués par la société. L'individu a peu de prise dessus, peu de recul.
    De plus, socialisation revêt deux aspects : à la fois intégration, à la fois régulation.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>• Ex des CHRS : importance de la régulation, càd de l'imposition de règles de vie commune, d'horaires, de contraintes, qui, si elles sont parfois pesantes, permettent aussi aux individus de se réhabituer aux poids de la contrainte sociale qui fait partie de l'intégration à la société.
    Attention : il ne faut pas pour autant que cette régulation soit trop importante, sinon l'intégration ne se fera pas. C'est ce qui correspond au niveau politique entre répression/prévention. Les deux sont nécessaires.
    <o:p> </o:p>Limites de sa théorie : la place de l'individu.
    Exemple de la mode/ de la conduite routière
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>II.    la socialisation dans les autres courants
    <o:p> </o:p>1.les culturalistes
    <o:p> </o:p>Ce courant estime que la personnalité des individus est le pendant de la culture dans laquelle ils sont nés. R. Benedict (1887-1948), représentant de ce courant dit des individus qu'ils sont « plastiques à la forme modélisatrice de la société dans laquelle ils sont nés. »
    • qu'est-ce que ça veut dire ?
    Que l'individu naît vide de tout savoir, de toutes dispositions et que l'entièreté de ses comportements est le fruit de sa culture. Théorie déterministe qui a néanmoins eu l'avantage de rejeter l'universalisme des comportements humains, en montrant qu'ils étaient relatifs aux lieux et aux époques. Par exemple, cette théorie, reprise par nombres d'anthropologues (Malinovski) amènera à remettre en cause l'universalité de l'Œdipe, propre de la société viennoise petite-bourgeoise de Freud.
    Critique majeure : tout n'est qu'intériorisation plus ou moins consciente de processus culturels ; l'homme n'a aucune action sur le monde qui l'entoure.
    Il n'y a pas accommodation de l'homme au milieu mais simple assimilation.
    <o:p> </o:p>2.Les fonctionnalistes
    <o:p> </o:p>T. Parsons (1902-1979)
    La socialisation permet d'assurer l'intériorisation des quatre impératifs fonctionnels intégrés du système social (LIGA)
    -   la société a une fonction de stabilité normative (latence) : les choses bougent peu
    -   elle a une fonction d'intégration : ses membres doivent être liés entre eux
    -   elle a une fonction de poursuite de buts (goals) : projection
    -   elle a une fonction d'adaptation.
    <o:p> </o:p>Pour Parsons, ces 4 impératifs s'intériorisent pendant l'enfance (par les parents, l'oedipe, le jeu...) puis se confortent avec l'agrandissement de l'univers social (travail, école, amis). L'apprentissage et l'intériorisation des normes se font par la rencontre de ces différents univers sociaux.
    L'individu fonctionnaliste est un être hypersocialisé et conditionné par les univers sociaux.
    <o:p> </o:p>• exemple de la famille (reprendre cours 960)
    <o:p> </o:p>Critique de R. K. Merton.
    <o:p> </o:p>Si Parsons a raison, alors pourquoi des individus vont se référencer à un groupe social, à un univers social auquel ils n'appartiennent pas ?
    Il pose le concept de socialisation anticipatrice (ainsi il accorde une place plus grande à la liberté de l'individu).
    La socialisation anticipatrice consiste en un processus par lequel l'individu intègre les codes de conduites d'un groupe auquel il désire appartenir. C'est ce qu'on appelle le groupe de référence/appartenance.
    Cette socialisation, à distance, va lui permettre d'organiser ces conduites, comportements, autour du groupe référant afin de pouvoir se hisser à leur niveau et de s'y faire intégrer.
    <o:p> </o:p>• Trouver des exemples : adolescents (identification à des adultes ; vêtements de marque, ex aussi de Bourdieu (habitus) et les risques de l'inertie d'habitus), étudiants de classe ouvrière, etc.
    Risque : se faire repérer.
    <o:p> </o:p>Avantage : → volonté de l'individu à s'extraire de son groupe d'appartenance : accent mis sur l'aspect dynamique.
    <o:p> </o:p>Merton a mis a jour ce qu'il appelle la « frustration relative » : càd qu'à un type de situation donné, un individu se dira heureux ou pas en fonction du groupe auquel il se réfère.
    A vouloir se comparer au référent, l'individu se sent frustré. En revanche, un autre individu, dans la même situation se sentira bien s'il ne prend pas le même référent.
    → Frustration relative, car relative à ce qui est comparé ; ce qui est pris pour modèle.
    •  Exemples : vous travaillez en plein été pendant que les autres sont à la plage.
    Gp réf : les amis à la plage...→ sentiment de frustration.
    Gp réf : les amis sans job et sans vacances → plus heureux.
    <o:p> </o:p>Limites de ces courants :
    La part d'autonomie est restreinte, voire nulle. La socialisation est essentiellement une incorporation des manières d'être, d'agir et de penser d'un groupe particulier. L'action des individus est réduite.
    Ces différents courants se basent sur l'idée que la socialisation est avant tout une forme d'intégration sociale et culturelle qui repose sur un conditionnement inconscient. Or, s'il est inconscient, l'individu ne peut agir dessus.
    <o:p> </o:p>3. théorie de l'habitus
    <o:p> </o:p>Terme utilisée la première fois par Durkheim dans L'évolution pédagogique en France (1904-1905) et défini comme « disposition générale de l'esprit et de la volonté qui font voir les choses sous un certain angle. »
    Pour lui, l'habitus est une sorte de conditionnement inconscient irréversible qui fera voir les choses de telles ou telles manières.
    Il « oriente l'individu dans un sens défini pour toute sa vie »
    Pensée déterministe.
    Mais le terme sera plus connu sous Bourdieu, dans lequel le terme renvoie davantage à l'idée de trajectoire sociale.
    La socialisation chez Bourdieu correspond à l'incorporation d'habitus, qui diffèrent selon la classe sociale.
    → Cf cours 860
    <o:p> </o:p>Là encore, l'individu a peu de marge de manœuvre, même s'il est apte à donner du sens à ses pratiques, celles-ci sont fortement conditionnées par son habitus.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>

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  • Pour les étudiants qui le souhaitent, je publie ici quelques éléments de mes cours de sociologie. les contenus sont parfois légèrement différent du cours proprement dit, par moments plus théoriques, àd'autres endroits plus succincts. ces éléments de cours sont présentés comme compléments au contenu enseigné durant l'année et ne doivent pas être considérés comme un substitut, mais comme un complément aux enseignements dispensés.

     J'essaierai de mettre à jour les cours au fur et à mesure de leur publication.

    Dans un premier temps, seuls les cours de deuxième année seront publiés.

     

     


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