• individu moderne et propriété sociale

    Dans un court ouvrage de Robert Castel[1], l'auteur revient sur les conditions d'émergence de l'individu moderne. Il critique l'approche de l'économie libérale qui réduit l'individu à une individualité vidée de toute contraintes, de tout support matériel et idéel de réalisation.  L'individu n'est pas une entité substantielle, donnée une fois pour toute, mais le produit de conditions historiques et sociales d'apparition et de construction.

    Il part de l'hypothèse posée comme un postulat initial à  sa réflexion, que l'individu « n'existe pas comme substance et qu pour exister comme individu il faut avoir des supports, et donc s'interroger sur ce qu'il y a « derrière » l'individu pour lui permettre d'exister comme tel. »

    Ce postulat initial permet d'une part de critiquer l'approche purement libérale d'un individu défait, détaché de tout support, délié du social, sans lien et tourner vers sa seule satisfaction. D'autre part, elle permet d'interroger la condition d'émergence de ces supports et donc des conditions de son apparition.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p>I. La naissance de l'individu moderne
    <o:p> </o:p>

    Reprenant les analyses de John Locke sur la propriété privée entendue comme socle de la liberté de l'individu, R. Castel définit à son tour l'apparition de l'individu moderne à partir du moment où l'appropriation individuelle est devenue possible. L'individu moderne commence à émerger au XVIIème siècle, mais prendra son essor véritable à partir du XVIIIème avec la libération de l'individu de la transcendance.

    Le socle sur lequel l'individu moderne émerge, son support d'apparition c'est la propriété privée. Mais ajoute-t-il cette propriété des biens, c'est aussi la propriété de soi.

    <o:p> </o:p>1.     la propriété privée
    <o:p> </o:p>

    L'homme du Moyen-Age est l'homme d'un vassal, il est dépendant de son seigneur. L'homme moderne au contraire se définit pas sa capacité d'inféodalité au pouvoir, il est libéré des chaînes des « rapports humains » (Dumont) au profit des « rapports aux choses », c'est-à-dire aux biens acquis par l'appropriation. Sans propriété, pas d'individualité.

    De Locke à Rousseau, en passant par Hobbes et Hume, la propriété est considérée comme le concept fondamental d'émancipation de l'individu. Les révolutionnaires le reprendront d'ailleurs à leur compte dès la fin du XVIII (jusqu'à aller refuser l'assurance sociale obligatoire envers les plus faibles au profit de la libre jouissance de ses biens).

    <o:p> </o:p>Le schéma est simple : la propriété libère l'homme des chaînes de la dépendance ; par son travail, l'homme transforme la nature et se l'approprie (travail de la terre notamment) ; l'homme devient désormais maître de la terre et de lui-même, il est propriétaire de soi en étant propriétaire de biens. Libéré de sa dépendance aux seigneurs du système féodal, il accède au statut d'individu entendu comme individu libre et autonome, sécurisée par sa possession. Le travail devient une valeur essentielle d'émancipation car il participe de la libération de l'individu.
    <o:p> </o:p>

    La théorie lockienne de l'appropriation définit les bases de l'émergence de l'individu moderne. « L'homme est maître de lui-même et propriétaire de sa propre personne, des actions et du travail de cette personne [2]» Propriété de soi et propriété des biens sont donc indissociables, nous dit Castel. « C'est par la propriété privée, en devenant propriétaire que l'homme peut accéder à la propriété de soi[3] »

    <o:p> </o:p>

    Au sortir de l'Ancien Régime, à partir du XVII, « l'homme peut désormais se construire à travers son rapport aux choses, en s'appropriant puis en transformant la nature, au lieu d'être défini à partir des rapports de dépendance et d'interdépendance qu'il entretenait dans une société holiste[4] »

    La société holiste qui tenait l'individu sous sa dépendance (dépendance au groupe, à la famille, aux Ordres, aux traditions), s'effrite à partir du XVII pour laisser place à l'individu moderne. Pour autant, celui-ci, pour se construire doit se définir par rapport à un socle, à des supports d'émancipation. Là où le groupe enclavait et réprimait l'individu au profit du collectif, la propriété constitue la nouvelle assise de l'émancipation de l'individu au groupe. C'est désormais « la propriété qui devient l'assise privilégiée pour donner une place et en même temps une consistance à l'individu.[5] » Le vagabond est l'image même du danger, il symbolise l'anti-propriétaire, il n'a rien, ni lien, ni territorialité.

    <o:p> </o:p>2.     La question des non-propriétaires
    <o:p> </o:p>

    Néanmoins, un problème essentiel se pose  la société d'individus qui émerge au XVIIIème : si la propriété privée est le support de l'individualité, et ce faisant de la citoyenneté (le citoyen étant un individu libre et libéré) qu'en est-il des non-propriétaires ? Autrement dit de la masse importante des prolétaires qui n'ont rien d'autres que leurs seules forces de travail. Ils ne sont parfois même pas propriétaires de leur travail, puisque celui-ci est accaparé par l'employeur, et même quand ils en sont propriétaires (artisanat, agriculture), ils ne disposent de rien de plus : ils sont guidés par la nécessité, et ce faisant, ne sont ni libres ni propriétaires.

    Ces « non-propriétaires » comme les appelle Castel constituent pourtant la majeure partie de la population (prolétaires, vieux, femmes) qui ne disposent que de leur travail pour survivre. Celui-ci disparu, ils redeviennent dépendants. Dépendants de l'assistance publique humiliante et minimaliste à l'époque, dépendants de la collectivité familiale (femmes, enfants, vieillards). Seuls ceux disposant d'un patrimoine sont considérés comme des propriétaires, comme des individus et des citoyens à part entière, libres de voter, de participer aux débats publics.

    Le citoyen qui émerge est donc un citoyen bourgeois, propriétaire, qui restera minoritaire en nombre tout au long du XVIII et du XIX. A ce titre, à la question de la définition d'un « citoyen actif » suite à la Révolution, était considéré comme tel celui qui pouvait s'acquitter d'un impôt au moins égal à trois jours de travail, ce qui en excluait immédiatement un tiers de la population, sans compter les femmes qui n'avaient pas accès au statut de citoyenne.

    L'indépendance des biens, c'est-à-dire l'indépendance économique fonde l'indépendance politique et la citoyenneté. Les indigents (assujettis à la nécessité), moines (assujettis à Dieu), serviteurs (assujettis à leurs maîtres) et femmes n'avaient pas le droit de vote !

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    Le XVIII est donc confronté à une contradiction sociale : si la propriété permet l'accès à la citoyenneté, si elle consacre l'individu moderne, elle met de côté une grande partie de la population qui est non-propriétaire.

    La question des non-propriétaires, et qu'il faut comprendre comme à la fois non-propriétaires de biens, c'est-à-dire des dépossédés objectivement, à la fois non-propriétaires de soi, c'est-à-dire des aliénés, subjectivement dépossédés en tant que sujet (non accès à la citoyenneté sociale), ne se résoudra qu'à partir de la fin du XIXème avec la mise en place de ce que R. Castel nomme la « propriété sociale » et qui correspond à la création de l'Etat social.

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>II.  La propriété sociale
    <o:p> </o:p>
    1.     La revanche des non-propriétaires
    <o:p> </o:p>

    Jusqu'à la fin du XIXème, le propriétaire est un individu qui peut prévoir, anticiper. Il se projette dans l'avenir parce qu'il possède, il est autonome. En revanche, les non-propriétaires sont condamnés à vivre dans l'urgence, dans l'immédiateté. Pas de possibilité de se projeter, il ne peuvent que « payer de leur personne » au sens propre (vendre leur force de travail) comme au sens figuré pour survivre. La propriété de soi, c'est aussi et avant tout la propriété de son corps et d'en faire ce qu'on en veut, ce que ne peut faire l'indigent. Il est certes propriétaire de son corps, mais il est condamné à l'instrumentaliser (corps-machine de l'ouvrier ; corps prostituée de la femme). Il demeure néanmoins propriétaire de son corps car il n'est plus l'esclave d'un maître, mais l'ouvrier d'un patron, la salarié d'une entreprise. La temporalité des propriétaires est centrée sur l'avenir, l'anticipation, la nouveauté, le changement quand la temporalité du non-propriétaire est concentrée sur l'instant, sur l'immédiateté, autrement dit inscrit dans la nécessité.

    La fin du XIX va réhabiliter progressivement les non-propriétaires. La question qui traverse tout le XIX tourne autour de l'idée suivante : comment peut exister l'individu qui n'est pas propriétaire dans une société d'individus au cœur de l'industrialisation naissante ? (c'est notamment le problème du paupérisme mis en lumière par Marx et Tocqueville entre autres).

    La réponse va provenir du concept de propriété sociale. La notion de propriété sociale apparaît au XIX dans les termes du socialisme associationniste pour servir à désigner la réappropriation par les travailleurs du produit de leur travail, qui est confisqué par le Capital (exploitation et plus-value pour Marx). Jean Jaurès sera l'un des instigateurs de cette approche. L'approche est collectiviste et va à l'encontre du libéralisme économique dominant. La vision qui sera retenue de la « propriété sociale » correspondra à une vision intermédiaire entre propriété collective et exclusivité de la propriété privée. Elle sera développée et théorisée par Léon Bourgeois, dans Le solidarisme, et Emile Durkheim, un des fondateurs de la sociologie. Si les individus sont différents, ils doivent néanmoins tous être protégés et couverts contre tout un ensemble de risques sociaux (maladie, vieillesse, accident du travail, notamment). La propriété sociale jette donc les bases de la protection sociale en France à la fin du XIX, protection sociale qui s'étendra et se généralisera à l'ensemble des actifs et leurs ayants droit en 1945 avec la création de la Sécurité Sociale.

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    La propriété sociale permet donc de faire exister positivement comme individu les plus démunis. Elle permet ainsi aux non-propriétaires d'accéder à la propriété de soi. En effet, comme la propriété privée est consubstantielle à la propriété de soi, la propriété sociale permet à ceux qui n'en étaient pas bénéficiaire de devenir également propriétaire d'eux-mêmes, entendus comme individus libres et autonome, capables d'agir par eux-mêmes et de se projeter, et sortir ainsi de la seule nécessité en leur assurant un minimum de sécurisation sociale.

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>

    Le système des assurances collectives qui commence à voir le jour en 1898 en France, et qui ira en se développant jusque dans les années 70 va permettre de faire de l'ensemble de la population des citoyens à part entières, des citoyens actifs. C'est donc nous dit l'auteur grâce à la collectivisation des risques que l'individu moderne va pouvoir gagner en individualisation. Paradoxalement, c'est donc l'Etat social, l'Etat-providence qui va être le garant et le moteur de l'émancipation de l'individu en lui fournissant les supports nécessaires à celle-ci (propriété privée et sociale comme assurance de sécurité, support à partir duquel l'individu va pouvoir librement se construire).

    <o:p> </o:p>C'est là tout l'intérêt de la thèse de R. Castel qui montre bien combien l'Etat, la collectivité entendue comme source de solidarité sociale, est au cœur de la libération de l'individu. L'Etat, le collectif sont les supports essentiels de la construction de l'individu moderne. La société assurantielle comme l'appelle F. Ewald va contribuer à détacher l'homme de la nécessité (ce qui était déjà le cas des propriétaires dès le XVIII) et lui laisser une marge de manœuvre plus grande pour exister en tant qu'individu.
    Mais devant le constat de la décollectivisation, du délitement du social qui traverse nos sociétés occidentales depuis le début des années 70, Castel souligne une contradiction importante : c'est paradoxalement où l'individu est libéré qu'il est le plus fragilisé également. Si la collectivisation a permis son émancipation, la décollectivisation conduit à la « crise » de l'individu moderne. 
    <o:p> </o:p>2.     le paradoxe de la décollectivisation
    <o:p> </o:p>

    En effet, pour lui ce qu'on appelle la « crise » de la société c'est avant tout « le développement d'un nouveau processus d'individualisation qui remet en question les appartenances collectives des individus ».

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    Ainsi, apparaît un « individu par défaut », victime de la crise, évoluant dans les manques de la protection sociale qui s'effrite depuis les années 80. Cet « individu par défaut » comme l'appelle l'auteur subit la perte du socle des supports collectifs qui avaient justement permis l'individualisation des non-propriétaires. Son individualisation pose désormais problème et dessine les contours d'une « individualité négative ».

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    Certes, l'individu d'autrefois vivait également dans un régime de précarité important, mais la différence fondamentale entre le régime des précaires d'aujourd'hui et de ceux d'hier, c'est qu'autrefois, à défaut de protection sociale, il existait des « protections rapprochées ». Ce que Castel entend par là, c'est le fait que l'individu n'était pas isolé, mais intégré au sein d'une communauté familiale, de voisinage forte et intégrative qui permettait à l'individu précaire de ne pas subir l'épreuve de la mise au ban de la société.

    A l'inverse, le précaire d'aujourd'hui ne dispose plus de cette force cohésive qui existait. Les solidarités familiales se son distendues. Nous vivons dans une société d'individus (Gesellschaft) et non plus de communautés (Gemeinschaft). La « précarité d'après la protection sociale » est une précarité isolante et stigmatisante, où seul l'Etat remplit encore le rôle de protection. S'il vient à disparaître, l'individu est véritablement exclu de la société.

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    On constate donc bien avec Castel que la décollectivisation croissante de la société a pour effet paradoxal de menacer l'individualisation positive de l'individu.  Les supports de son émancipation qui s'inscrivaient dans la propriété sociale, dans l'inscription dans des collectifs, tendent à s'effriter. Si bien que le décrochage progressif de ces collectifs conduit à la perte de soi chez l'individu. ce que Durkheim appelait en son temps l'anomie, c'est-à-dire le manque de repères, de liens nets qui lie l'individu à la société et qui en disparaissant font peser sur l'individu le risque de manque de sens et par là même de manque à être. Ce qui conduit l'auteur à parler d' « individu par défaut » et d' « individualité négative » ou « hyper-problématique. »

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>III. Individualité négative et individu hypermoderne
    <o:p> </o:p>

    Cet individu négatif se définit dans l'opposition à l'individu positif, protégé, consistant, propriétaire, intégré, bénéficiant de tous les supports nécessaires à son individualisation.

    Le problème que soulève Castel est que l'individu contemporain, on pourrait dire hypermoderne, attache de l'importance avant tout à lui-même, à sa propre personne. Il semble se détacher de plus en plus du social, de tout ce qui le lie à la collectivité. Exister pour lui-même, en lui-même.  L'individu hypermoderne serait un individu hypertrophié, qui ne se sent plus attaché à rien, désenchanté et en partie désincarné. Reprenant à son compte la définition qu'en donne Marcel Gauchet, « l'individu contemporain aurait en propre d'être le premier individu à vivre en ignorant qu'il vit en société, le premier à pouvoir se permettre, de par l'évolution même de la société, d'ignorer qu'il est en société. » Plus loin il rajoute : « l'individu contemporain, ce serait l'individu déconnecté, symboliquement et cognitivement du point de vue du tout, l'individu pour lequel il n'y a plus de sens à se placer au point de vue de l'ensemble. [6]» ; Celui-ci porte donc bien le danger de dislocation du social et de mise à mal de la protection sociale basée sur un système de collectivisation des risques. La psychologisation de l'individu contemporain à laquelle nous assistons, autrement dit l'attention portée à soi et pour soi, se fait au détriment de l'investissement sur les choses (le « rapport aux choses » dont parle Louis Dumont), sur le dehors, sur l'extériorité, c'est-à-dire sur le monde politique et social. (Tocqueville avait déjà mis en garde contre ce désintérêt de la chose publique dès le milieu du XIX).  Ce faisant, cet individu hypermoderne s'oppose et pose problème à l'individu par défaut, désaffilié par contrainte qui est victime de cette décollectivisation sociale (socialement, économiquement et idéologiquement instituée).

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    Pour l'auteur, l'individu doit avoir conscience que s'il se vit aujourd'hui comme « électron libre », détaché du social, il ne doit pas oublier que son statut d'individu contemporain passe par le collectif. Son statut est en effet « indissociable de sa socialisation dans un espace public traversé de régulation étatique (...). La privatisation de l'individu contemporain est l'aboutissement de long processus de socialisation.[7] » Il n'y a pu avoir de privé, et du développement de l'individu privé, que parce qu'il y a eu en amont la présence d'un Etat pour assurer l'individu public, c'est-à-dire pour assurer la paix civile. C'est l'idée défendue par Hobbes déjà dans son Léviathan. C'est en assurant la paix civile que la propriété privée peut par la suite voir le jour. Ce qui renforce la critique de l'auteur sur la théorie libérale qu'il juge naïve de l'individu. En effet, dès l'origine, l'Etat va de pair avec l'individu : il ne s'y oppose pas, mais en est son garant, son support.

    Supprimer l'Etat, vous supprimez l'individu, à tout le moins vous mettez en péril sa construction en le fragilisant un peu plus.

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    Ainsi, pour conclure sur le sujet, nous reviendrons à l'idée essentielle défendue par l'auteur qui consiste à dire que pour comprendre la naissance et le développement de l'individu moderne, ainsi que ses formes contemporaines : individu par défaut ou individu par excès, c'est-à-dire individu hypermoderne, il faut revenir aux supports et aux formes actuelles de ces supports qui d'un coté, donnent à l'individu sa consistance, de l'autre risque par leurs absences de le faire basculer dans le vide. Robert Castel fait de la propriété sociale (privée dans un premier temps, mais s'appliquant à un nombre restreint) ce support essentiel de promotion de l'individu moderne. Il constate aujourd'hui l'effritement de cette propriété sociale qui pose la question essentielle de la fragilisation d'une partie de plus en plus importante des individus.

     

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    [1] Robert Castel, Propriété privée, propriété sociale, propriété de soi, Hachettes, Pluriel Sociologie, 2001.

    [2] J. Locke, Second traité de gouvernement, 1689, parag. 44, 1994.

    [3] R. Castel, op. cit., p. 16.

    [4] Ibid, p. 26.

    [5] Ibid, p. 38.

    [6] M. Gauchet, Essai de psychologie contemporaine, Un nouvel âge de la personnalité, Le Débat, 1999, mars-avril 1998, p. 177.

    [7] Ibid, p. 153.



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  • Commentaires

    1
    Lundi 4 Février 2008 à 21:11
    vive les cons
    En gros, on coupe la branche alors qu'on est dessus. Vive les cons !
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