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    Deux semaines maintenant que la bataille présidentielle est véritablement lancée entre les deux partisans autoproclamés vainqueurs du 1er tour, que déjà les bisbilles et les coups bas commencent à pleuvoir. « La République vaut mieux que cela », « les français méritent d'avoir un vrai débat » se galvanisaient les représentants de chaque camp, force est pourtant de constater que derrière cet éclat de rigueur et d'honnêteté politique de façade, l'ombre des compromissions et des petites phrases assassines a refait surface. Chasser le naturel... Toujours est-il que cette campagne s'annonce sous les meilleures auspices. D'un côté un maître chanteur, vitupérant et gesticulant en permanence, de l'autre une mère supérieure à l'air séraphique et à l'inspiration virginale. Au corbeau noir de mauvaise augure on oppose la blancheur candide de la colombe à l'esprit aérien, pour ne pas dire aéré. À quel choix veut-on nous résoudre? À deux maux, mieux vaut privilégier le moindre dit le dicton. Mais c'est oublier que le débat nous confisque une grande partie de l'auditoire, au profit d'un clientélisme clos qui en s'invectivant mutuellement s'autoengendre en permanence. Sarko/Ségo : le combat des chefs, la finale avant l'heure. Tout serait donc déjà entériné, les possibilités de choix illusoires. D'ailleurs qu'on ne s'y trompe pas. Si besoin était les médias se chargent de raffermir la chose. Lorsqu'un député UMP est interrogé, c'est un partisan du PS qui répond. Lorsque l'équipe de campagne de Mme Royal s'exprime, c'est celle de M. Sarkozy qu'on interroge. En revanche, M. Bayrou a pour débatteur M. Le Pen, quite à donner l'impression que l'un et l'autre se valent. Mais dira-t-on ce qui compte c'est la vérité des chiffres. Seule la variable statistique est maître à bord. A 12% chacun, les deux voix se valent. Les médias ne font que conforter les sondages, ils ne créent rien. Gageons que les fleuves qui charrient dépôts, alluvions continuent à faire du bruit : il y aura toujours quelque part une caméra qui traîne pour s'acquitter du chahut emporté. Mais que l'on oublie pas qu'à trop se pencher sur les fleuves, on en oublie la source. Le peuple est maître. Et il peut très bien préférer les petites rivières qui avancent en serpentant, loin des fracas et des crépitements médiatiques, leurs apportant force et consistance pour les porter peut-être jusqu'à une hyptothétique mais ô combien incroyable embouchure à laquelle nul n'avait alors osé imaginer. Au bruit et aux gesticulations, la posture honnête et attentive est plus efficace à capter la parole des français.




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  • Récompenser les bons élèves
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Je constate que M. Bayrou prévoit de supprimer les charges sociales qui pèsent sur l'emploi pour les deux premiers contrats signés au sein de l'entreprise. Personnellement, je trouve l'idée séduisante. Néanmoins, j'aurais préféré qu'elle reste cantonnée aux PME qui connaissent effectivement des difficultés importantes de recrutement à cause des charges sociales et patronales qui pèsent sur l'emploi. En revanche, les grandes entreprises, cotées en Bourse ne méritent pas d'être aussi bien traitées. Tout simplement parce qu'aujourd'hui, à l'heure du capitalisme financier, les profits issus de la production ne servent qu'à entretenir le retour sur investissement des actionnaires. Les managers des grands groupes industriels, sont souvent contraints mais également complices de cette manoeuvre (cela fait grossir leur stock-option), qui, pour séduire de nouveaux investisseurs financiers, essaient de tirer un maximum de profits, en faisant jouer à la baisse les coûts de production (délocalisations, automatisation, centralisation et économies d'échelles, etc.) et plus particulièrement ceux qui s'abattent sur les coûts salariaux et l'emploi. Or, si ces profits permettaient encore d'investir par le passé, et ainsi d'entretenir et de renouveler l'emploi, on sait très bien que ces profits sont pour l'essentiel avalés par la "gloutonnerie" des actionnaires. En 2005, la somme versée aux actionnaires représentait environ 60% de l'excédent brut d'exploitation, c'est-à-dire du profit des entreprises! Je trouve que ce cadeau aux grandes entreprises n'est pas une solution adaptée alors même qu'elle l'est pour les PME.


    En outre, le problème de l'emploi est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. C'est à une refonte structurelle de l'économie qu'il faut s'atteler. Nous savons très bien qu'aujourd'hui l'essentiel de l'emploi se concentre sur l'emploi qualifié, ce qui pose des problèmes importants concernant les travailleurs non qualifiés. Nos sociétés sont entrées dans l'ère de la post-industrialisation et des services. Or, quid des travailleurs non qualifiés?  Le principe de destruction-création permet peut-être de renouveler le travail et de favoriser l'innovation mais il se fait dans un sens précis et irréversible : celui d'une destruction des emplois non qualifiés pour celui de la création d'emploi qualifié. Si vous détruisez les emplois de caissiers dans les grandes surfaces, pour y mettre des machines automatisées à la place, vous créez du chômage supplémentaire. Mais cette disparition d'une forme d'emploi est aussi créatrice d'une autre forme d'emploi : il faudra des spécialistes en informatique, des ingénieurs, etc. pour faire fonctionner et entretenir ces mêmes machines. Peut-être qu'au total, le stock d'emploi restera le même, mais les emplois nouvellement créés diffèrent radicalement des emplois supprimés. Ce sont les travailleurs à faible qualification qui trinqueront!


    Certes, les entreprises sont au centre du processus économique. Ce sont elles qui créent des biens, des richesses, qui investissent, qui emploient et qui permettent de consommer. Mais encore faut-il que la répartition des richesses créées se fasse de manière équitable. Je sais que le politique n'est plus maître à bord, et que l'économie mondialisée lui laisse peu de marges de manoeuvre. Mais s'il y a encore bien un domaine qui lui est propre c'est celui de la redistribution. L'économie permet de produire des richesses, elle permet de distribuer les revenus engendrés par la production de ces richesses et elle permet la consommation. Mais le politique peut encore intervenir au niveau de cette redistribution, pour essayer de la rendre la plus égalitaire possible. Pourquoi ne pas taxer les grandes entreprises qui n'embauchent pas alors même qu'elles s'implantent sur des zones franches, ou qu'elles bénéficient d'avantages fiscaux de la part de l'Etat. Pourquoi à l'inverse ne pas récompenser les entreprises qui embauchent, qui produisent et qui sont créatrices de richesses et porteuses d'innovations. Ceux qui mettent l'entrepreneur au centre (à juste titre je pense) du système ne sont pas sans savoir que J. Schumpeter préconisait déjà de mettre en place un tel système. Les entreprises qui embauchent doivent être récompensées. De la même manière, il me semble judicieux pour ceux qui souhaitent effectivement travailler davantage de retirer les charges sociales qui pèsent sur les heures supplémentaires comme le prône M. Sarkozy. Cependant sa vision est purement idéologique et ne servirait que l'entreprise et non le travailleur, car celle-ci privilégierait l'emploi d'heures supplémentaires sans coût supérieur plutôt que l'emploi de nouveaux salariés. Oui, pour la suppression des charges qui pèsent sur les heures supplémentaires à condition d'y lier une obligation d'embauche en parallèle, ou pour le moins des sanctions pour les entreprises qui useraient trop des heures supplémentaires sans créer d'emplois.


    Je pense qu'il faut un vrai débat de fond sur la question de l'emploi car il n'y a pas de recettes miracles, ni de solutions simples ou idéologiques. Je pense aussi qu'il est nécessaire de distinguer les PME des grandes entreprises qui ne sont pas confrontées aux mêmes problèmes et réalités économiques. Les premières sont globales et dépendantes du capitalisme financier. Les secondes sont encore beaucoup plus ancrées dans le tissu local et souvent liées à un capitalisme familial ou à l'autofinancement. Ce sont donc deux systèmes forts éloignés qu'il faut traiter séparément.


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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>Retour sur avril 2005 ou de la « lepénisation des esprits »

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    Au lendemain du second tour de la présidentielle, la majorité des français se sont réveillés soulagés. Soulagés d'un cauchemar commencé quinze jours plus tôt sans que personne n'aie pu le prévoir. Soulagés d'avoir vu triompher, au moment même où elle était le plus menacée, la démocratie. Mais après cette éclatante victoire de la république, ne nous laissons pas aveugler par sa trop vive clarté. Car derrière les apparences se cachent le spectre de l'ignoble, de l'indicible, le visage du néo-fascisme et de la xénophobie.


    La large victoire obtenue au soir du 5 Mai ne doit pas occulter la troublante et effrayante réalité du scrutin éprouvée 15 jours auparavant.


    Ne nous voilons pas la face. La victoire d'hier, certes nécessaire, n'est que le masque qui couvre des lendemains moins glorieux, l'apparence salvatrice cachant un certain « dés-être » social. Il serait dès lors inimaginable de faire fi de triomphalisme bien trop rapide et de lever les bras au ciel en clamant à la victoire des idéaux républicains et démocratiques. Non, la Bête n'est pas morte, tout juste est-elle blessée. Il reste dans ce pays plus de 5 millions de citoyens prêts à se rallier à la cause lepéniste et ce malgré le tintamarre médiatique et la déferlante humaine qui ont dénoncé les funèbres oraisons de ce chant xénophobe et raciste. Combien sont-ils en ce mois de janvier 2007 désormais ?  Les médias, pour une fois, dans leur prise de position avouée, dans leur subjectivité affichée en lieu et place de leur pseudo sacro-sainte neutralité autoproclamée ont permis de relayer ce flot humain lancé à l'assaut de la rue pour crier son refus de l'extrémisme. Plutôt que de feindre une pseudo-objectivité, les médias ont concouru à dénoncer le visage  hideux du néo-fascisme qui tentait avec beaucoup de difficultés de se dissimuler sous les fresques  d'une apparence quasi-angélique, au costume d'une blancheur candide et aux paroles à l'accent papal. Reconnaissons que le masque a vite cédé sous le poids du soulèvement populaire. Derrière cette façade séraphique trop fragile, la Bête a vite refait surface pour hurler à la tricherie, à l'infamie, et à la tyrannie despotique des médias. Bref, à  tout ce dont elle se nourrit et avec quoi elle croît toujours davantage. Car si hier plus de 15% de la population a voté Le Pen, combien seront-ils demain ?


    Ne croyons pas la bête déchue. Elle n'est pas morte. Déjà, elle prépare sa vengeance, prête à se nourrir de son excès de victimisation, prête à envoûter et à  se gargariser des énergies nouvelles qui l'ont ralliée. Et tandis  qu'en surface, la République se relève, fière d'exhiber ses principes et ses règles démocratiques, dans l'ombre travaille le Malin, à l'abri des flashs et des crépitements luminescents de la société bien-pensante. Aussi, il serait de bon augure que nos dirigeants, mais que nous aussi simple citoyens de France, prenions nos responsabilités et n'entérinions pas si vite le spectre de la haine et de la xénophobie qui s'est dressé hier.

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    Dans un monde qui va de plus en plus vite, dans une société du zapping, de la sursaturation informationnelle qui débouche paradoxalement sur un sentiment de plus en plus marqué d'indifférenciation généralisée et de « je-m-en-foutisme » social, n'oublions pas trop vite les errements d'hier. Apprenons à retenir les leçons avant d'en tirer les conséquences. Pour ne pas laisser l'extrémisme refaire surface, il est nécessaire de toujours l'avoir à la conscience. Il est nécessaire de bien se souvenir que toutes les dictatures se sont nourries de l'exclusion et du déni d'une partie de la population. Que tous les régimes autoritaires, avant de parvenir au pouvoir ont réussi à gagner les ferveurs des couches populaires et souvent aussi via la complicité des couches dirigeantes. N'oublions pas non plus que la démocratie n'est pas un dû, mais un acquis social qui, s'il ne s'est pas fait en un jour peut être défait en une nuit.


    Cessons donc de nous leurrer à penser que la France est un pays magnifique où le racisme, la haine et la xénophobie n'existent pas. Bien sûr qu'ils existent, il y aura toujours des individus pour croire à l'inégalité des races, il y aura toujours des ignares, des révisionnistes, des négationnistes, des abrutis pour croire à tout cela (une infime partie)  mais il y aura aussi tout les autres : ceux qui ont perdu l'espoir, ceux qui sont laissés pour compte, ceux qui sont les exclus du système économique et social (la majorité). Pour tout ceux-là, si les politiques actuels ne font rien, demain ils grossiront les rangs lepénistes ou megrétistes (sarkozystes ?).  On sait ce qu'on perd, mais on ne sait  pas ce qu'on gagne dit le dicton. Certes, mais lorsqu'on n'a plus rien à perdre...

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    Donc pas de triomphalisme.  Car même si M. Le Pen a été défait hier, ses idées et son talent d'orateur ont commencé à s'immiscer doucement dans les consciences. Une fois qu'on a laissé le diable entrer chez soi, il ne demande plus à ce qu'on l'en sorte. Et petit à petit, il s'installe, on s'habitue à sa présence, il effraie moins, il terrorise moins. Et tel un mal qui nous ronge, il grandit et grossit jusqu'à gangrener l'ensemble du corps social. Il est temps de réagir ; mais il est déjà trop tard, le corps est trop souffrant, il s'effondre, il va mourir...


    C'est ce qu'on appelle plus communément la « lepénisation » des esprits.

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    Méditons en guise d'avertissement ce bon mot de Thomas Jefferson : « Si tu es prêt à sacrifier un peu de ta liberté pour un peu plus de sécurité, alors c'est que tu ne mérites ni l'une ni l'autre. »

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  • "Si l'utopie est désaliénante dans les rêves, elle devient répressive dans les pratiques"

     


    A l'heure du pessimisme et de la morosité ambiante au sein de la société française (du moins est-ce le discours des nouveaux idéologues modernes, aussi appelés "déclinologues"), l'investiture dithyrambique de M. Sarkozy doit nous amener à nous interroger ur les raisons d'un sacre, voire d'un sacrement. 3,5 millions d'euros de dépensé dans les caisses de l'UMP pour servir les rêves de grandeur et de démesure de son leader aujourd'hui incontesté (et pourtant si contestable!).


    M. Sarkozy séduit. il ne laisse personne indifférent. il passionne les foules, par la vénération que certans lui portent ou bien même par la potentielle dangerosité que les autres suspectent. mais dans les deux cas, nous sommes bien dans le passionnel, dans un relation basée sur de l'irrationnel. plus qu'un programme, c'est un homme qui s'est vu investir. c'est un leader charismatisqu (au sens où Max Weber l'entend). qu'il surfe sur des positions ultra-libérales, extrémistes ou socialistes afin de recueillirle maximum de suffrages n'est pas un problème pour lui.


    les politiques se font élire sur un programme, sur des faits, sur des actions certes, mais un président se fait aussi et put-être avant tout élire sur un charisme, sur une personnalité. et M. sarozy plus que quiconque peut-être (plus que Mme Royal cetainement) en joue abusivement. ceux qui le vénèrent idolâtrent l'homme ; ceux qui le détestent exècre le personnage, voient en lui un "dictateur refoulé". on est bien dans un lien purement passionnel, où la dimension subjectie l'emporte sur le reste.


    mais le danger est bien là : a trop se concentrer sur le personnage (d'ailleurs, le terme de personnage s'accommode bien aux politiques en général puisque étymologiquement, il signifie le "masque"), on en oublie les faits. a trop admirer l'apparat, on n'en est aveuglé. Or, au royaume des aveugles, on sait qui sont les rois...


    essayons de prendre un peu de distances face au personnage et à la fascination qu'il suscite pour s'intéresser aux discours attardons nous aujourd'hui sur un sujet phare de son programme :


    - M. Sarkozy prône la discrimination positive. le débat est ouvert sur le sujet mais néanmoins, et cela n'engage que moi, je pense que le concept porte en lui ses propres "fleurs du mal". je sais que le temps est à l'oxymore, à la débauche des slogans/concepts d'inclusion d'opposés, il n'en reste pas moins que la pertinence de la chose m'échappe. qu'est ce qu'une discrimination positive? est-ce favorisé les minorités ethniques afin qu'elles bénéficient d'un traitement social, politique et économique équitable par rapport aux autres? mais cela rnvoie à la définition de la catégorie ethnique. qu'est-cequ'une catégorie ethnique? il n'y a malheureusement pas de réponse qui sonneraient comme un constat d'évidence. une ethie, c'est une communauté d'échanges, de partages liée autour d'un langage commun, de pratiques culturelles communes, d'identité socio-culturelle similaire, d'une origine géographique, historique commune. mais on peut aussi aller plus loin dans la définition et considérer comme ethnie tout groupe social qui se revendiquerait d'une identité singulière avant toute ientité républicaine. or, la France est un pays républicain, où la première des identités est l'identité de citoyen français, attaché aux valeurs répulicaines. certes, l'idéal théorique est souvent éloigné de la réalité pratique. mais alors, il faudrait catégoriser à ce titre les bretons, les alsaciens, les corses, les marseillais, parisiens, etc. comme des catégories ethniques à part entières. et pourquoi aussi les homosexuels, puis les handicapés, les jufs, les musulmans, etc. on voit bien quels sont les dangers potentiels d'une telle catégorisation.


    la discrimination positive (et avec elle la catégorie ethnique)est un concept qui part peut-être d'une intention généreuse mais qui pote un risque inhérent qui peut s'avérer dangereux : c'est qu'elle amène à créer ce qu'elle veut dénoncer. pour cela, traversons l'océan et observons les effets de l'"affirmative action" comme on l'appelle outre-atlantique. certes, les minorités noires accèdent aux études supérieures, certes certains ont des postes importants même au sein du gouvernement, mais les ghettos perdurent, le communautarisme demeure : en californie, hispaniques, noirs et blancs ont leur porpre plage attribuée selon des critères ethnico-raciaux. de la même manière, les "gated communities" (l'équivalent en plus gigantesque de nos résidences pour classes moyennes avec piscine et court de tennis internes) aux EU sont des ensembles d'habitations dans lesquelles l'homogénéité sociale, culturelle, économique et ethnico-religieuse est prégnante. de vastes ensembles de propriété privée où vivent "entre-soi" des middle class, blanches, de préférence catholique, dont les enfants vont dans les mêmes écoles et pratiquent les mêmes activités. et à côté de cela les ghettos s'étendent toujours.


    prôner la discrimination positive afin de favoriser les minorités pore également un autre effet pervers venant renforcer le communautarisme : la non-reconnaissance des compétences. en effet, si demain un noir, un magrhébin, un cambodgien, etc. obtient le droit d'entrée à une grande école, ou un poste bien placé, la discrimination positive risque de se retourner contre lui : combien hurleront au scandale, se pensant lésé (à tort ou à raison, là n'est pas la question)? combien seront-ils à penser que si les minorités accèdent aux responsabilités aux grandes écoles, etc. ce n'est pas pour leurs compétences et aptitudes intellectuelles mais simplement du fait d'une politique de dsicrmination positive. voilà l'effet pervers de la chose : réussir à dresser les individus les uns contre les autres et ce faisant, renforcer ce qu'on chercher à éviter: le communautarisme et la montée des extrémismes.


    en fait, deux visions s'opposent dans ce schéma : ceux qui voient dans la discrimination positive un moteur du changement et la petite hiquenaude nécessaire pour faire accéder certaines catégories à une égalité républicaine face à l'emploi, le logement, l'école, etc. ce faisant, une politique efficace serait donc une politique qui serait amener à disparaître, puisqu'elle aurait permis à la société et à la conscience collective d'avancer dans la voie d'une plus grande et plus équitable reconnaissance des minorités, réduisant ainsi les risques de communautarisation.


    les autres, qui voient dans la discrimination positive une source de danger pour le vivre-ensemble républicain (qui me direz-vous est déjà bien menacé), y décelant des effets pevers importants dont on ne mesure pas nécessairement l'ampleur (malgré les exemples anglo-saxons édifiants). plutôt qu'y voir un moteur d'une reconnaissance plus grande, ils y voient le moteur d'un renforcement du communautarisme. plutôt que favoriser l'égalité elle risque de développer le mécontentement et la frustration de ceux qui se jugeront lésés au profit des individus aidés par cette politique de discrimination positive.


    alors, certes, on peut avoir une vision optimiste des choses, dans un monde merveilleux et idyllique où les hommes seraient amener à partager et à échanger davantage ensemble. mais on peut aussi avoir une vision plus pessimiste, en se disant que la peur de l'altérité est une composante de la nature humaine, qu'il faut par tous les moyens la combattre, montrer à quel point elle est infondé lorsqu'elle porte sur des critères de distinctions raciales (qui ne sont rien d'autres que des critères purement idéologiques), mais qu'elle est en soi inhérente à la condition humaine, qu'elle porte cette part d'"inquiétante étrangeté" freudienne, à la fois si proche et si éloignée, si voisine et si méconnue. on n'impose rarement le vivre-ensemble : on peut le promouvoir, on peut s'en féliciter, mais il est très difficile de vouloir le créer artificiellement. à l'heure où l'on dresse des murs autour de nos frontières (Etats-Unis ; Europe) où l'on élève la hauteur de nos haies pour se séparer de nos voisins, où l'on boucle à double, voire triple tours nos portés d'entrée, il est utopique de penser qu'une politique de discrimination positive porte en elle les fruits d'u mieux vivre ensemble. elle en a peut-être les apparats, mais le fruit porte déjà son ver...


    à bientôt.


     


     


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