• le Grand Soir

     

        On dit souvent que les révolutions naissent des désespoirs qui les précèdent. Cela reste en grande partie une idée reçue. On ne se dresse pas face au désespoir, on ne se rebelle pas contre la dépression. Un peuple sans espoir est un peuple qui se mure. Il faut croire pour se battre, espérer pour lutter. Alors seulement les injustices et les inégalités sont combattues. C'est dans l'espoir d'un Grand Soir qu'on relève la tête. C'est pourquoi il est faussement naïf de penser que la crise va faire germer des poches de révolte, voire de révolutions.

       Il faudrait pour cela qu'un nouveau projet de société voit le jour, qu'une nouvelle utopie sociale soit possible. Ce sont les idéaux qui soulèvent les masses quand l'angoisse et la peur les paralysent. Pas de révolte sans idéaux, pas de combats sans espoirs de victoires.

       Refonder le capitalisme est un projet ambitieux, qui porte en lui bien plus de germes de révoltes à venir que l'effondrement même de son coeur. Son effondrement sonne le glas des derniers espoirs de ces victimes innombrables. Celles-ci ne se relèveront pas, fussent-elles jamais debout. Mais sur ses cendres, brûle déjà le feu d'un nouvel espoir : un monde est à inventer, avec ses errements, ses erreurs et ses maladresses certes, mais aussi avec ses espoirs, ses grandeurs, sa justice et ses thuriféraires. Notre président ne mesure pas le vacarme qu'a fait naître ses quelques paroles lancées au hasard d'un discours. Elles sont porteuses de révoltes à venir.


       Mais c'est sans doute la Gauche, qui, en ces temps sombres a un moment historique formidable à saisir. Ce n'est pas l'histoire qui fait les hommes, il faudra s'en souvenir. Ne pas saisir l'évènement, c'est se condamner à laisser celui-ci s'écouler dans le puits sombre de « l'Histoire-qui-aurait-pu-se-faire » mais qui ne s'est jamais faite. C'est s'obliger à vivre de regrets, et à s'opposer aujourd'hui sans proposer demain.

       Or, ce sont les hommes seuls qui font l'Histoire. Et en cela, la Gauche a un devoir moral vis-à-vis du monde, des peuples et de l'Humanité de ne pas passer à côté. Un nouvel Espoir est en germe, il attend un corps pour prendre forme, une voix pour s'exprimer, un espace pour exister. Nicolas sarkozy a agité un spectre bien plus puissant que ce qu'il ne croit : ce n'est pas de la Grèce qu'il faut avoir peur, c'est de l'espoir qu'on a déçu que proviennent les pires des dangers. En agitant le spectre de l'Espoir d'un Nouveau Monde derrière le visage froid et glacé d'un capitalisme consumériste, il a mis en mouvement une force qui somnolait depuis longtemps. La question n'est désormais plus de savoir si elle s'éveillera, mais de savoir quand!


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 29 Décembre 2008 à 19:43
    Chaud chaud
    Chaud chaud avant le réveillon ! On va se régaler !
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :