• La domination masculine

    La présente contribution propose un résumé et une analyse de l'ouvrage afférent de P. Bourdieu sur la domination masculine. Cette présentation se décomposera en deux temps. aujourd'hui, nous reviendrons sur les thèses exposées par l'auteur ainsi que la démarche entreprise pour y répondre. nous détaillerons plus spécifiquement le concept de violence symbolique dans le cadre de l'étude de la domination "librement" consentie des femmes.


     

    La domination masculine 


    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p>Introduction
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    Bourdieu fait de la domination masculine l'exemple par excellence de l'application de son concept de violence symbolique, « violence douce, insensible, invisible pour ses victimes mêmes, qui s'exerce pour l'essentiel par les voies purement symboliques de la communication et de la connaissance ou, plus précisément de la méconnaissance, de la reconnaissance, ou, à la limite, du sentiment.[1] »

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    Dans cet ouvrage, l'auteur tente de restituer à ce qu'il nomme la doxa (le sens commun, la logique immanente qui veut que a domination soit masculine) son caractère paradoxal, qui repose sur une logique qui est construite arbitrairement, sans véritable objectivité scientifique. La logique apparente de la différence naturelle des sexes  relayée (produite en réalité) en différence « naturelle » des genres n'est qu'apparente et s'inscrit dans un enracinement idéologique.

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    Pour défendre sa thèse, l'auteur va procéder en deux temps dans le but d'essayer de relever tout le processus historique à l'œuvre dans cette domination socialement et culturellement construite qui, pour être légitime et reconnue comme telle (aussi bien par les hommes que par les femmes elles-mêmes) a consisté à naturaliser le social, à faire de cette transformation historique un fait naturel.

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    ► Tout d'abord, Bourdieu lutte contre la vision trompeuse, car familière, qui veut que l'on pense que la différence des sexes (biologique, physiologique) induit « naturellement » une différence des genres (avec leur habitus « sexués » au niveau social, culturel, affectif, etc.), différence qui en fait n'est rien d'autre qu'une « construction sociale naturalisée » en réalité. Et qu'à partir de cette différence « naturelle » des genres, (culturellement et historiquement) aurait mécaniquement opéré une différenciation dans la division du monde qui est au principe même de nos représentations de la réalité.

    Nos représentations du sexe sont intimement liées à nos représentations des genres différenciés, mais cette représentation n'a aucun autre fondement que celui historique de la construction sociale des différences de genre. En socialisant le biologique (passer des sexes au genre), on biologise le social (passer d'une différence culturellement et historiquement construite à une différence naturelle, innée). Et ce faisant, on donne à penser que le « genre » conduit naturellement aux différences entre les sexes, alors même qu'il est lui-même le produit d'une construction sociale.

    « Les apparences biologiques et les effets bien réels qu'a produits, dans les corps et dans les cerveaux, un long travail collectif de socialisation du biologique et de biologisation du social se conjuguent pour renverser la relation entre les causes et les effets et fait apparaître une construction sociale naturalisée (les « genres » en tant qu'habitus sexués) comme le fondement en nature de la division arbitraire qui est au principe et de la réalité et de la représentation de la réalité (...). [2]»

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    ► Dans un second temps, l'autre problème auquel l'auteur ne veut pas céder, c'est celui qui, lié à la déconstruction de l'approche naturaliste, essentialiste de la différence et de la division des sexes qu'il tente de faire avec l'apport de l'anthropologie (en montrant son caractère purement historique), consiste à relever des invariants anthropologiques au fondement de ces processus historiques, et par là même, qui amène le risque d' « éternaliser » une représentation conservatrice de la relation entre les sexes.

    Ces invariants sont pour l'auteur des objets à analyser en eux-mêmes, car ils sont eux-mêmes le résultat d'un processus permanent de mécanismes visant à consolider et naturaliser ces invariants dans les consciences et l'inconscient collectif.  Il n'y a d' « éternel féminin » qu'historiquement construit, et d'invariants que de mécanismes institutionnels visant à entériner ces permanences (Etat, Ecole notamment et pas seulement la sphère domestique privée). Il remet en question les théories qui avalisent ce rapport inégalitaire sur une lecture anhistorique. Au contraire, pour lui, cette domination de tout temps des hommes sur les femmes est proprement historique, les structures de domination étant le « produit d'un travail incessant de reproduction » auquel contribuent les agents singuliers et les institutions sociales comme l'Ecole, la Famille, l'Etat ou l'Eglise.

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    Pour mener à bien son étude, l'auteur va s'éloigner de l'étude des sociétés modernes, trop proches affectivement et subjectivement donc, pour s'intéresser aux sociétés kabyles dans l'Algérie des années 50.

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>I.                       La socialisation du biologique
    <o:p> </o:p>                                                              i.      la construction sociale des corps
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    « La division entre les sexes paraît être dans « l'ordre des choses », comme on dit parfois pour parler de ce qui est normal, naturel, au point d'être inévitable : elle est présente à la fois, à l'état objectivé, dans les choses (dans la maison, par exemple, dont toutes les parties sont sexuées), dans le monde social et, à l'état incorporé, dans les corps, dans les habitus des agents, fonctionnant comme système de schèmes de perception, de pensée et d'action. C'est la concordance entre les structures objectives et les structures cognitives, entre la conformation de l'être et les formes du connaître, entre le cours du monde et les attentes à son propos qui rend possible ce rapport au monde (...). Cette expérience appréhende le monde social et ses divisions arbitraires, à commencer par la division socialement construite entre les sexes, comme naturels, évidents, et enferme à ce titre une reconnaissance entière de légitimité. (...). La force de l'ordre masculin se voit au fait qu'il se passe de justification : la vision androcentrique s'impose comme neutre et n'a pas besoin de s'énoncer dans des discours visant à la légitimer. L'ordre social fonctionne comme une immense machine symbolique tendant à ratifier la domination masculine sur laquelle il est fondé : c'est la division sexuelle du travail, distribution très stricte des activités imparties à chacun des deux sexes, de leur lieu, de leur moment, leurs instruments ; c'est la structure de l'espace, avec l'opposition entre le lieu d'assemblée ou le marché[3], réservés aux hommes, et la maison, réservée aux femmes, ou à l'intérieur de celle-ci, entre la partie masculine, avec le foyer, et la partie féminine, avec l'étable, l'eau et les végétaux[4] ; c'est la structure du temps, journée, année agraire ou cycle de vie, avec les moments de rupture, masculins, et les longues périodes de gestation, féminines. [5]»

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    « La différence biologique entre les sexes, c'est-à-dire entre les corps masculin et féminin, et, tout particulièrement, la différence anatomique entre les organes sexuels, peut ainsi apparaître comme la justification naturelle de la différence socialement construite entre les genres, et en particulier de la division sexuelle du travail. (...). Du fait que le principe de vision social construit la différence anatomique et que cette différence socialement construite devient le fondement et la caution d'apparence naturelle de la vision sociale qui la fonde, on a ainsi une relation de causalité circulaire qui enferme la pensée dans l'évidence de rapports de domination inscrits dans l'objectivité, sous formes de division objectives (tâches, travail, etc.), et dans la subjectivité, sous forme de schèmes cognitifs (les femmes sont plus sentimentales, basée sur l'affect, l'éducatif, etc.) qui, organisés selon ces divisions, organisent la perceptions de ces divisions objectives.[6] »

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    Cercle vicieux de la causalité : causes – effets – renforcement des causes : les causes sont à elles-mêmes leur propre explication.

    <o:p> </o:p>                                                            ii.      domination et violence symbolique
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    Bourdieu revient sur son concept de domination librement consentie, car non consciente, légitime car implicitement, inconsciemment légitimée. Les dominants produisent un système de domination qui institutionnalise la domination en la consacrant comme normale, naturelle, comme allant de soi. Ce faisant, les dominés acceptent leur statut de dominé, n'ayant pas conscience des structures profondes et latentes de reproduction de ce système de domination.

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    « Lorsque les dominés (ici les femmes) appliquent à ce qui les domine des schèmes qui sont le produit de la domination, ou, en d'autres termes, lorsque leurs pensées et leurs perceptions sont structurées conformément aux structures mêmes de la relation de domination qui leur est imposée, leurs actes de connaissance sont inévitablement, des actes de reconnaissance, de soumission.[7] »

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    Le concept de violence symbolique désigne la forme de domination exercée par le dominant sur le dominé qui n'est pas conscientisée par le dominé (elle peut également ne pas l'être par le dominant car il l'a incorporé lui aussi comme normal) car la relation repose sur une lecture « normale » naturelle des rapports sociaux, relation qui agit toujours dans le sens d'un renforcement de cette domination. Il est dans ce cas là impossible (à moins de l'avoir conscientisée et de la combattre) de s'en défaire sans modification radicale des rapports sociaux et de la structure sociale qui les supportent et les légitiment.[8]

    Il est important de souligner que la simple conscientisation des forces syboliques qui s'exercent sur les genres, corps, groupes, la culture, la langue, etc ne suffit pas à la remettre en cause. Il est illusoire de croire que celle-ci peut être vaincue par les seules armes de la conscience et de la volonté nous dit l'auteur car ses effets sont diffus, profonds et durablement installés au plus intime des corps sous forme de disposition.[9] Ainsi, la libéralisation des femmes ne provient pas de la seule conscientisation de leur soumission dans l'espace public. La domination symbolique s'exerce alors par une forme de « soumission enchantée » qui fait « préférer » aux dominés leurs statuts de dominés, finissant de légitimer un peu plus la pratique en lui donnant un caractère naturel et conséquemment juste.

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    « La violence symbolique s'institue par l'intermédiaire de l'adhésion que le dominé ne peut pas ne pas accorder au dominant lorsqu'il ne dispose, pour le penser et pour se penser ou mieux, pour penser sa relation avec lui que d'instruments de connaissance qu'il a en commun avec lui et qui, n'étant que la forme incorporée de la relation de domination, font apparaître cette relation comme naturelle. [10]»

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    Pour s'en défaire, la solution ne réside pas simplement « dans des consciences mystifiées qu'il suffirait d'éclairer mais dans des dispositions ajustées aux structures de domination dont elles sont le produit ». De ce fait,  « on ne peut attendre une rupture de la relation de complicité que les victimes de la domination symbolique accordent aux dominants que d'une transformation radicale des conditions sociales de production des dispositions qui portent les dominés à prendre sur les dominants et sur eux-mêmes le point de vue des dominants. »

               

                                                              iii.      la domination sexuelle des corps
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    Ainsi de la femme en est-il des organes sexuels : la représentation du vagin comme pénis inversé fait du vagin un manque a être, un manque à voir, un élément en creux, masqué, caché, donc étrange, pernicieux et potentiellement dangereux. Cette représentation de l'organe sexuel différencié fait de cette différence une inégalité construite où le masculin est puissant, visible, supérieur, positif, tandis que le féminin est secret, enfoui, faible, caché, inférieur et négatif.

    Ces schèmes qui structurent les organes sexuels sont des constructions sociales que l'on retrouve pour le corps d'une manière plus générale, sur la manière féminine et masculine de le mouvoir, de le travailler, etc. « Le corps a son devant, lieu de la différence sexuelle, et son derrière, sexuellement indifférencié, et potentiellement féminin, c'est-à-dire passif.[11] »

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    La position considérée comme normale dans l'acte sexuel est celle qui consiste à mettre l'homme sur la femme. De même que le vagin est considéré comme maléfique, comme inversion en négatif du phallus, de même la position amoureuse dans laquelle la femme se met sur l'homme et donc prend le dessus objectivement et symboliquement est condamné dans de nombreuses traditions et nombre de civilisation.

    « Si le rapport sexuel apparaît comme un rapport social de domination, c'est qu'il est construit à travers le principe de division fondamental entre le masculin, actif, et le féminin, passif, et que ce principe crée, organise, exprime et dirige le désir, le désir masculin comme désir de possession, comme domination érotisée, et le désir féminin comme désir de la domination masculine, comme subordination érotisée, ou même, à la limite, reconnaissance érotisée de la domination. » (p. 37)

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    Ainsi, du corps, les hommes et les femmes ont une utilisation et une pratique différenciée liée aux schèmes inconscients de la naturalisation de la production sociale des genres. Les femmes doivent surveiller leur corps, le maîtriser, le confiner dans des postures et pratiques naturellement plus douloureuse. La tenue du corps est associée à la tenue morale et à la retenue qui convient aux femmes dans les relations sociales. Les interactions quotidiennes entre hommes et femme relèvent également d'une lecture structurelle entre schèmes culturels socialement incorporés. La moindre interaction, la lus petite action sociale, les micro-événements sociaux, les micro-gestes sont chez Bourdieu traversés en permanence par le poids de la structure sociale qui pèse sur eux et qui les orientent dans un certain sens. Une femme, même au statut supérieur n'ira pas poser ses pieds sur son bureau, car une certaine retenue, signifiante de son statut féminin, lui incombe. Le poids de la structure sociale traverse l'individu en permanence[12].

    «  Les divisions constitutives de l'ordre social et plus précisément, les rapports sociaux de domination et d'exploitation qui sont institués entre les genres s'inscrivent ainsi progressivement dans deux classes d'habitus différentes, sous la forme d'hexis corporelles opposées et complémentaires et de principes de vision et de division qi conduisent à classer toutes les choses du monde selon des distinctions réductibles à l'opposition entre le masculin et le féminin. [13]»

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    Aux catégories socialement instituées du genre correspondent des qualités spécifiques, opposées selon une logique de la répartition binaire complémentaire, qui, pour socio-culturelles (genre) qu'elles sont, passent pour être des catégories naturelles de différenciation sexuelle et donc ancrent les comportements et les qualités des individus sexués dans une légitimation des différences et par suite des inégalités entre les sexes, compte tenu que l'arbitraire culturellement défini (subjectif), mais biologiquement objectivé met la domination et les qualités nobles presque toujours (sinon toujours) du côté de l'homme.

    « Il appartient aux hommes, situés du côté de l'extérieur, de l'officiel, du public, du droit, de sec, du haut, du discontinu, d'accomplir tous les actes à la fois brefs, périlleux et spectaculaires qui, comme l'égorgement du boeuf, le labour ou la moisson, sans parler du meurtre ou de la guerre, marquent des ruptures dans le cours ordinaire de la vie ; au contraire, les femmes, étant situées du côté de l'intérieur, de l'humide, du bs, du courbe et du continu, se voient attribuer tous les travaux domestiques, c'est-à-dire privés et cachés, voire invisibles ou honteux, comme le soin des enfants et des animaux (...). Du fait que tout le monde fini dans lequel elles sont cantonnées, l'espace villageois, la maison, le langage, les outils, enferme les mêmes rappels à l'ordre silencieux, les femmes ne peuvent que devenir ce qu'elles sont selon la raison mythique, confirmant ainsi et d'abord à leurs propres yeux, qu'elles sont naturellement vouées au bas, au tordu, au petit, au mesquin, au futile, etc. Elles sont condamnées en chaque instant les apparences d'un fondement naturel à l'identité minorée qui leur est socialement assignée.[14] »[15]



    [1] P. Bourdieu, La domination masculine, points essais, Seuil, Paris, 2002, p. 11.

    [2] Ibid, p. 14.

    [3] Tel l'Agora à l'époque grecque qui était le lieu de débat réservée aux citoyens, c'est-à-dire aux hommes de la Cité.

    [4] Cf également, G. Bachelard, La poétique de l'espace,  et l'imaginaire symbolique associée à la maison et aux différentes pièces, sur lequel peut se superposer un symbolisme de la division des sexes (cave, grenier, etc.)

    [5] Bourdieu, op. cit., pp. 20-23.

    [6] Ibid, p. 24-25.

    [7] Ibid, p. 27-28.

    [8] Ce qui permet d'expliquer paradoxalement pourquoi une femme désire un homme plus grand qu'elle. Le fait de dominer un homme donnerait à penser que c'est la femme qui domine « porte la culotte » dans le couple, ce qui paradoxalement la met en position d'infériorité socialement parlant. En effet, elle se sent diminuée avec un homme diminué. Les femmes ne supportent pas les hommes « trop » sensibles, « trop » émotifs. Un homme qui les dépasse physiquement, socialement, culturellement sera a contrario le signe d'une réussite sociale et d'une reconnaissance de leur domination, par l'intermédiaire de la domination de leur mari. Cf. M. Bozon, « Les femmes et l'écart d'âge entre conjoints : une domination consentie », Population, 2, 1990, p. 327-360.

    [9] On pourrait ici faire le parallèle avec le concept de « résilience » mis à jour et théorisé par B. Cyrulnik. La capacité à dépasser une situation traumatisante vécue dans son enfance ne résulte pas de la simple prise de conscience de l'événement refoulé, mais d'un travail d'accompagnement de l'individu au niveau de sa psyché. L'événement ayant considérablement interféré sur son mode de connaissance, d'appréciation du monde et de développement  psychique et social.

    [10] Ibid, p. 55.

    [11] Ibid, p. 32.

    [12] Reprenant à son compte la théorie interactionniste développée par E. Goffman et son concept de « face », il montre à la différence de ce dernier que les interactions de la vie quotidienne répondent à des logiques directives plus globales, dépendantes des groupes sociaux auxquels appartiennent les individus et des habitus différenciés.

    [13] Ibid, p.48-49.

    [14] Ibid, p. 49-50.

    [15] Ainsi la fameuse  « intuition féminine » participe de cette violence symbolique , forme de lucidité spéciale accordée aux dominées, chez qui l'exercice de la raison est secondaire et où prime une sensibilité à tout ce qui relève de la fantaisie, de l'imagination, de la sensation. A la rationalité scientifique des dominants s'oppose l'intuitivité magique des dominés, faisant d'une construction sociale un trait de la « nature » féminine.



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  • Commentaires

    2
    hélène
    Mercredi 21 Novembre 2007 à 18:44
    tout simplement...
    merci!
    1
    Lundi 19 Novembre 2007 à 21:51
    je m'interroge
    Moi, j'ai jamais mis mes pieds sur mon bureau... Je ne sais qu'en penser.
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